Depuis hier, lundi 30 août 2021, Anne Lise Pena, une travailleuse sociale a entamé une grève de la faim, dans son village de Vendine, près de Toulouse, pour dénoncer « la brutalité d’une politique sanitaire trop autoritaire ». Pass sanitaire, obligation vaccinale et chantage à l’emploi, cette femme de 48 ans est prête à risquer sa vie et sa santé pour « qu’on arrête de nous menacer en permanence ».
Depuis le 12 juillet, date à laquelle le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé la généralisation du Pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour certains salariés, Anne Lise Pena mûrit sa décision d’entamer une grève de la faim. « Cette annonce, que j’ai trouvée d’une violence inouïe, a été un choc. Ce jour là, je n’ai pas dormi et je n’ai rien pu manger », témoigne cette travailleuse sociale de 48 ans qui fait partie des salariés soumis à l’obligation vaccinale. « Je ne suis pas vaccinée et je ne souhaite pas l’être. J’ai une fille de 14 ans à ma charge et je risque de perdre mon salaire et mon travail que, pourtant, j’aime profondément. Pour moi l’horizon est bouché », déplore-t-elle.
C’est donc au retour de vacances, en constatant que sa structure n’avait pas la possibilité de proposer d’aménagements qu’elle décide de passer à l’acte. « Nous avons interpellé notre employeur sur le sujet. Mais nous avons vite compris que rien n’avait était réfléchi pendant l’été. La seule réponse que nous obtenons se résume à ”c’est comme ça et pas autrement”. Je trouve que c’est d’une violence terrible. Je comprends que les employeurs sont coincés entre l’obligation du gouvernement et leurs salariés. Mais les décideurs ne peuvent pas ignorer que les gens vont mal. Ils passent les gens à la moulinette sans état d’âme. Surtout il ne fallait pas toucher à ceux qui sont au ”front”. Ce sont eux qui ont besoin de nous, pas l’inverse », explique Anne Lise Pena, la voix régulièrement entrecoupée de sanglots. Des larmes qu’elle confie-être un mélange de colère et de tristesse.
Mais, au-delà de son cas personnel, c’est surtout la brutalité de la politique sanitaire qui motive Ane Lise Pena à mettre sa santé et sa vie en jeu dans son combat. « Cette grève de la faim, je la fais pour dénoncer les violences faites aux populations au prétexte de la santé et pour que les élus comme les employeurs voient en face la souffrance qu’ils provoquent avec leur politique sanitaire. Sur le plan psychique, social, politique ou économique. Aujourd’hui, on ne peut même plus manger une glace en terrasse avec nos enfants. On isole les gens, on bafoue nos droits et on met en péril nos libertés, nos rapports sociaux et ce qui fonde notre société. Ce n’est plus tolérable. Il faut que les gens se mobilisent pour arrêter de subir autant de privations de liberté », s’indigne-t-elle.
Autant que le retrait du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale, c’est la mise en œuvre d’une politique plus à l’écoute « de la vie et de l’avis des gens » qu’appelle Ane Lise Pena de ses vœux. « Il faut qu’ils arrêtent de nous menacer en permanence. Il n’y a plus de dialogue ». Des revendications qu’elle est prête a défendre fermement. « Physiquement, ça va encore, ce n’est que le deuxième jour de grève de la faim. Même si je ne fais que 48 kilos pour 1 mètre 72. Heureusement, je suis entouré par mon médecin et des gens qui peuvent s’occuper de ma fille. Mais je ne sais pas jusqu’où ira ma démarche. Aujourd’hui, je n’ai pas peur de crever », préviens Ane Lise Pena. Celle-ci à d’ailleurs prévu de communiquer régulièrement à son employeur les données de son suivi médical. « Ils veulent des données médicales, on va leurs en donner… ! ».
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