Au CHU de Toulouse, 29 soignants non-vaccinés pourraient être réintégrés, après la recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS) de lever l’obligation vaccinale des professionnels de santé. Un décret devrait bientôt être pris par le gouvernement pour faire évoluer cette obligation.
Ils sont suspendus depuis un peu plus d’un an et demi. La Haute Autorité de santé (HAS) a préconisé ce jeudi 30 mars de lever l’obligation de vaccination des soignants et professionnels de santé contre la Covid-19. Pour rappel, celle mesure est entrée en vigueur le mercredi 15 septembre 2021. Peu de temps après l’annonce de la HAS, le ministre de la Santé, François Braun, a indiqué qu’il allait « suivre » son avis, « comme la loi le prévoit. »
« À l’issue de concertations avec les représentants des professionnels de santé, un décret sera pris pour faire évoluer l’obligation vaccinale des soignants », a ajouté le ministre. Ainsi, les professionnels de santé non-vaccinés, et suspendus depuis 18 mois maintenant, pourront bientôt réintégrer leur poste. Cela concernerait « 0,2% du personnel hospitalier en France », comme l’a indiqué François Braun au micro de France Bleu.
Au centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, le nombre de soignants non-vaccinés est de 29 sur les 16 000 agents que compte le centre hospitalier, selon les chiffres de la direction. Un nombre qui a baissé depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, puisqu’ils étaient 132 au mois de septembre 2021. « Ce sont des gens qui aimaient leur travail mais à qui on a dit de partir », déplore Victor Alava, le secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux de Haute-Garonne.
Alors forcément, il se réjouit de la levée de l’obligation vaccinale des soignants et professionnels de santé et donc, de leur suspension. « Cette mesure a causé une catastrophe humaine. Elle a ajouté du malheur au malheur alors qu’on aurait pu se débrouiller autrement pour ne pas avoir à suspendre les soignants non-vaccinés. On aurait pu leur confier des actes qui ne nécessitent pas de contact avec les patients, par exemple », suggère Victor Alava.
Le CHU de Toulouse devrait bientôt prendre contact avec les soignants non-vaccinés. « Il est fort probable que certains leur raccrochent au nez », prévoit le secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux. Suspendus depuis un an et demi, des soignants ont effectivement pu décider de changer de voie entre-temps. Pour toutes les personnes concernées par cette suspension de travail, Victor Alava demande, en tout cas, « un message d’excuse » de la part de la direction.
« Symboliquement, ce serait quelque chose pour ces professionnels de santé qui ont subi un véritable préjudice. Ils n’ont pas eu de salaire et n’ont pas pu participer aux cotisations sociales durant des mois », rappelle le secrétaire adjoint du syndicat Sud santé sociaux qui souhaite également que la direction du centre hospitalier universitaire toulousain fasse « un point sur les éventuelles réintégrations et les conditions dans lesquelles celles-ci se feront. »
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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