Inquiète des différents impacts du reconfinement sur les étudiants, l’AGEMP, première organisation représentative de l’Académie de Toulouse, propose des solutions et espère être entendue.
Sans remettre en cause la décision, l’Association générale des étudiants de Midi-Pyrénées (AGEMP), première organisation représentative de l’Académie de Toulouse, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de ce nouveau confinement sur les étudiants.
Après avoir été pointés du doigt comme responsables de la circulation active du virus, ceux-ci se retrouvent en effet à nouveau confrontés à de nombreux problèmes. « Nous sommes, par principe, une population précaire et le contexte sanitaire actuel ne fait que renforcer cet état de fait », explique Océane Ranjeva, présidente de l’AGEMP.
Elle invite ainsi les autorités à se pencher particulièrement sur le sort des étudiants salariés et indépendants, lourdement impactés par l’arrêt partiel de l’activité économique. « Il est du devoir du gouvernement de mettre en place des dispositifs adéquats en facilitant notamment l’accès au chômage partiel et aux prestations sociales », avance la représentante.
Autre motif de préoccupation majeur, celui des conditions matérielles nécessaires à une poursuite d’études convenable. « Avec le passage désormais obligatoire des formations en distanciel, nous nous nous inquiétons notamment pour les résidents des citées universitaires du Crous qui ne bénéficient pas tous d’une connexion optimale. Et de manière générale pour tous les étudiants qui se retrouvent obligés d’utiliser leurs propres forfaits Internet », détaille Océane Ranjeva.
L’AGEMP estime ainsi qu’une dotation en clés 4G serait souhaitable, tout comme la mise en place d’actions pour que l’ensemble des étudiants de l’Académie de Toulouse puissent avoir accès aux produits de première nécessité. Selon l’association, ce travail nécessiterait au préalable, de la part des établissements d’enseignement supérieur un recensement des élèves en difficultés, en situation de précarité ou ne disposant pas d’outils numériques.
De même, l’organisation soumet l’idée aux établissements de créer des tiers-lieux dédiés au étudiants éprouvant des difficultés spécifiques (connexion Internet, besoin d’un cadre de travail…) pour lutter contre le décrochage scolaire tout en respectant les mesures sanitaires.
Mais au delà des questions d’ordre pédagogiques, Océane Ranjeva tient également à mettre en avant le risque grandissant d’isolement social dans la population étudiante. « Nous le savons, depuis le premier confinement, ces mesures impactent fortement la cohésion indispensable au bien-être des étudiants. Et l’impossibilité de mettre en place des événements d’intégration depuis cette rentrée aggrave cette problématique », assure-t-elle. L’AGEMP demande ainsi à ce que les différents établissements investissent dans des dispositifs d’accompagnement psychologiques et sociaux.
Enfin, l’association sera également vigilante sur la question de la « mise en danger » des étudiants en santé, appelés pour « combler les trous » dans les services hospitaliers malgré une formation incomplète. Celle-ci se tient prête à soutenir une éventuelle mobilisation de ces derniers.
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