Dans son rapport annuel sur l’état de la pauvreté, le Secours Catholique dresse un constat peu réjouissant. En Haute-Garonne et en Ariège, les femmes, les seniors et les familles étrangères sont ceux dont la situation se dégrade le plus.
©Damien.Phototrend.fr57% des personnes qui ont poussé l’an dernier la porte du Secours Catholique en Haute-Garonne et en Ariège étaient des femmes : « Elles ont très souvent des enfants à charge, ce qui les fragilise davantage que les hommes », fait remarquer Lydie Carloux-Yog, directrice de l’association dans ces deux départements. Le rapport statistique annuel du Secours Catholique sur l’état de la pauvreté en France pointe également une augmentation de la proportion de femmes âgées isolées, « dont beaucoup se retrouvent veuves avec des revenus très faibles, sans le minimum vieillesse ».
« Le bénévolat peut être un tremplin pour les remettre en chemin »
L’ensemble des bénéficiaires de l’organisme caritatif dans le secteur Ariège-Garonne vieillit : les plus de 50 ans en représentent aujourd’hui 30%, contre 24% en 2012. « Cette évolution nous inquiète, car leur accompagnement est plus difficile. Nous aurons du mal à les réinsérer dans l’emploi », confie Lydie Carloux-Yog. Le sort des étrangers non ressortissants de l’Union européenne retient aussi toute son attention. Particulièrement à Toulouse, où le nombre des déboutés du droit d’asile et des sans-papiers est passé en cinq ans de 2 à 7% du public du Secours Catholique. « C’est une population plus jeune et plus masculine, sans aucun statut. Nous recensons également beaucoup de familles, en très grande précarité, qui dorment dans la rue », regrette la responsable associative.
Pour endiguer le phénomène de pauvreté, le Secours Catholique propose notamment de confier à un référent unique l’accompagnement des personnes en difficulté dans leurs démarches, l’instauration d’un revenu minimum décent de 850 euros par mois, tout en encourageant le bénévolat, « qui peut être un tremplin pour les remettre en chemin ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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