La Région Occitanie dévoile son nouveau Plan rail et l’abonde de 800 millions d’euros, soit le double du programme précédent : priorité sera donnée à la restructuration des petites lignes du territoire et à l’augmentation des cadences des trains pour les trajets domicile-travail.
« Plus de trains et mieux de trains. » Cela pourrait être la devise du Conseil régional d’Occitanie qui s’est donné pour objectif de « rendre le train plus attractif et le positionner comme une alternative crédible à l’usage de la voiture individuelle », comme le souligne Carole Delga, présidente de la Région. Pour cela, il était d’abord primordial de travailler sur les performances de la SNCF. Après avoir été sévèrement recadrée en 2018, la SNCF annonce aujourd’hui de meilleurs résultats en la matière : « En 2020, près de 92 % des trains liO sont à l’heure et 93,7 % des usagers se disent satisfaits du service rendu », précise la présidente d’Occitanie.
Au-delà de la satisfaction des voyageurs, la Région souhaite également développer l’offre et le service ferroviaire afin d’atteindre ses ambitions. Celles-ci étant clairement affichées : transporter, par le train, 100 000 personnes par jour, dans les 10 prochaines années. L’Occitanie, qui enregistre une hausse de la fréquentation entre l’été 2019 et l’été 2020 de 13 %, devenant ainsi le seul territoire à évolution positive en la matière, a d’abord travaillé, en partenariat avec la SNCF, sur les tarifications. « La Région prenant à sa charge 75 % du prix du billet en moyenne », avance la collectivité. Un premier levier qui permet d’augmenter l’attractivité du train.
Mais c’est sur les trajets domicile-travail que les efforts se sont particulièrement portés. En effet, pour des raisons « environnementales qui se posent à nous avec urgence », la Région veut inciter les habitants d’Occitanie à privilégier le train pour se rendre sur leur lieu de travail. Pour cela, un accroissement des cadences des TER est nécessaire. « Nous avons augmenté de 11 % le nombre de trains circulant chaque jour (72 de plus), soit plus de 37 000 places quotidiennes supplémentaires », explique la collectivité. Aux heures de pointe, cela représente jusqu’à deux, trois, voire quatre fois le nombre de passagers habituel.
La moitié du réseau ferroviaire sur lequel circulent les trains liO de la Région est constitué de petites lignes, dont le manque de maintenance est régulièrement dénoncé par Carole Delga : « SNCF Réseau ne met pas les moyens humains nécessaires à l’entretien, à la régénération et la réouverture des petites lignes et l’État n’est plus au rendez-vous financier des projets ferroviaires. » Alors, la présidente d’Occitanie mettra au vote, lors de la prochaine assemblée plénière de la collectivité, une enveloppe de 800 millions d’euros pour pérenniser ces infrastructures. Parmi les chantiers prioritaires : Foix-Latour de Carol, Toulouse-Auch, Saint Sulpice-Mazamet. Elle appelle également l’État et la SNCF à s’engager dans un financement qui nécessitera au total la mobilisation de 1,6 milliard d’euros.
Autre cheval de bataille de la Région, les trains de nuit. Depuis plusieurs années, la collectivité milite notamment pour le maintien de la ligne Toulouse-Latour de Carol-Cerbère. À elle seule, elle absorbe 1,4 million d’euros de fonds régionaux chaque année. Mais pour l’Occitanie, cet investissement bénéficie à l’économie touristique et reste complémentaire à la Ligne à Grande Vitesse (LGV).
LGV pour laquelle, Carole Delga renouvelle sa demande à l’État : la création d’une société de financement notamment pour le prolongement de la ligne TGV de Bordeaux à Toulouse. Selon la présidente de Région, ce projet permettra de positionner Paris à seulement 4h de la Ville rose mais aussi « de décongestionner la circulation des trains régionaux, offrant ainsi d’importantes capacités de déploiement des dessertes ».
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