L’ancien directeur de Toulouse Mutualité, à la retraite depuis un an, voue désormais son temps à l’association 111 des Arts dont il a pris la présidence. Avec la quarantaine de bénévoles qui l’accompagnent, Thierry Angot récolte des fonds pour financer la recherche sur les cancers et les maladies orphelines affectant les enfants. Pour cela, une exposition éclectique de 111 artistes sera organisée à la Chapelle de l’Hôtel Dieu du 17 au 24 novembre et les œuvres y seront vendues 111 euros.
Existe-t-il aujourd’hui une haine anti-flics ?
Le terme “haine” est trop fort à mon goût, mais je ressens effectivement une hostilité vis-à-vis de la police et c’est dommage car son rôle n’est pas d’empêcher les gens de vivre mais, au contraire, de faire en sorte qu’ils puissent vivre ensemble. En revanche, je reconnais que certains membres des forces de l’ordre ont des comportements malheureux et je comprends que cela puisse contrarier. Mais il faut garder à l’esprit que la police est là pour garantir le respect des autres et la sécurité. D’ailleurs, après les attentats, les Français en ont bien pris conscience et l’opinion s’est réconciliée avec les forces de l’ordre. La police de proximité avait été une belle initiative pour démontrer, sur le terrain, qu’elle n’est pas que répressive, mais elle a été interrompue. Désormais, les objectifs sont chiffrés et cela nuit considérablement à l’image des forces de l’ordre.
La culture à Toulouse
En ces temps de restrictions budgétaires, Jean-Luc Moudenc est obligé de resserrer les boulons et sacrifie le moins vital pour Toulouse. Son choix s’est porté sur les associations et la culture, ce que je comprends mais que je déplore car c’est bien la culture qui crée le vivre ensemble. Les financements publics se faisant rares, les associations culturelles doivent de plus en plus se tourner vers l’investissement privé, vers la collecte de fonds pour leur propre fonctionnement. Cependant, l’offre reste riche et variée, et elle a toujours été soutenue par les conseils municipaux successifs. D’ailleurs, je tiens à souligner le courage de la mairie de Toulouse d’avoir maintenu les principaux événements culturels au lendemain des attentats. Ce qui est d’ailleurs en totale opposition avec l’organisation de la fête de la musique : sous couvert de sécurité, l’esprit de cette manifestation a été détourné. On ne va pas à la fête de la musique sur invitation, c’est du jamais vu.
Toulouse, ville du graff ?
Attention, il ne faut pas confondre le graff et le tag ! Le graff est un art à part entière, une technique graphique comme les autres. Le tag sauvage est une destruction de l’environnement. Il faudrait peut-être encadrer cet art, tout en étant conscient que cela va à l’encontre de l’état d’esprit même du graff mais c’est une question de respect de l’espace. Des endroits, des murs, pourraient être dédiés au graff. On pourrait même imaginer utiliser de nouveaux matériaux supports sur lesquels les graffeurs pourraient réaliser leurs œuvres mais qui s’effaceraient avec le temps pour recevoir une nouvelle création. Le caractère éphémère du graff serait ainsi conservé. L’organisation de festivals comme Rose Béton est d’ailleurs une bonne initiative pour mettre cet art en valeur et inscrit le graff dans le paysage local au lieu de le dénaturer. De plus, c’est une bonne manière de découvrir de nouveaux artistes.
Le sans emballage et le bio ont-ils le vent en poupe ?
Ce genre de boutiques a de l’avenir à mon avis car les Français ont pris conscience de l’absurdité de notre mode de consommation actuel. Tous les produits sont sur emballés de plastique que nous jetons à la poubelle et qui portent atteinte à la planète. J’espère juste qu’il ne s’agit pas d’une seule mode de bobos pour faire bien dans les milieux branchés mais parce que ça fait du bien, point. Il faut privilégier la proximité et les produits de saison, et je pense même que les Amap (réseau de distribution alimentaire en circuit court) devraient être généralisées et devenir notre nouveau mode de distribution. Et à ceux qui n’osent pas pour une question de budget je les invite à analyser leur consommation : entre ce que l’on jette parce que les quantités du paquet sont trop importantes, et ce dont la date de péremption est passée parce qu’il n’a pas été mangé assez vite… Au final, je ne suis pas sûr que manger raisonné coûte plus cher au consommateur lambda.
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