Épilogue. L’accord de médiation signé le 31 mars devrait signifier le lancement du projet de grand centre commercial de l’ouest toulousain. En attendant une ultime décision de justice.
Même le président du conseil départemental Georges Méric, qui avait exprimé ses réticences sur le projet Val Tolosa, salue « une avancée notable ». Ce jeudi 31 mars, un accord-cadre a été conclu autour du futur grand centre commercial de Plaisance-du-Touch, sous le regard de Pierre Vermeulen, le médiateur nommé pour dénouer cet épineux dossier. Cette conciliation vise avant tout à mieux intégrer Val Tolosa dans l’écosystème local. Et à calmer les inquiétudes autour de ce projet vieux de 20 ans, qui n’a jamais fait l’unanimité. Parmi les évolutions, l’une des principales concerne les enjeux environnementaux. Le complexe commercial devra ainsi se doter de 60 000 m² de panneaux photovoltaïques. La zone de compensation écologique du projet, elle, a été portée à 126 hectares et les associations de défense de l’environnement seront invitées à y collaborer. Enfin, 8 hectares seront réservés à un éco-jardin pédagogique.
D’un point de vue économique, Unibail Rodamco s’engage à « faire intervenir gracieusement son réseau » dans le cas où une enseigne fermerait son implantation dans les communes voisines pour privilégier Val Tolosa. Le géant de l’immobilier commercial va aussi financer à hauteur de 800 000 euros le soutien aux commerces de proximité. Soit le double du montant initialement prévu. L’autre grande nouveauté concerne le volet culturel, avec la création d’un cinéma de 2500 places assorti d’une médiathèque.
« La question du surdimensionnement n’a pas été posée »
Voilà pour les intentions. Mais comment s’assurer que ces différents engagements seront bien respectés alors qu’aucune obligation légale ne lie les signataires ? « L’opinion publique et le pouvoir politique sont plus puissants que des clauses juridiques », assure le médiateur, ajoutant que « Unibail a tout intérêt à voir son projet aboutir dans les meilleures conditions ». Pas de quoi convaincre le collectif Non à Val Tolosa, qui lutte depuis des années contre le projet. « La question du surdimensionnement n’a pas été posée et ne figurait d’ailleurs pas dans l’ordre de mission de Pierre Vermeulen », regrette Jutta Dumas, la présidente. Ce à quoi le médiateur répond : « À titre personnel, j’ai jugé que les 12 000 m² d’hypermarché étaient un peu ambitieux et 2000 m² seront donc réservés aux productions locales et bio. Par ailleurs, il est préférable de ficeler le projet à sa juste dimension plutôt que de le revoir à la baisse pour assister plus tard à des extensions anarchiques, comme l’ont connu d’autres zones commerciales de la région toulousaine. »
Jutta Dumas, s’insurge également contre « les pressions politiques venues du plus haut sommet de l’État et les lobbies qui ont permis à Val Tolosa d’aboutir ». Selon elle, ces mêmes pressions ont contraint Georges Méric à revoir ses positons. C’est en effet l’élu qui avait appelé à une médiation, la décision du conseil départemental de réaliser ou non les accès routiers ayant signifié la mise en route du chantier ou un nouveau stand-by. Dernier espoir pour les opposants : la décision de la cour d’appel de Bordeaux qui doit se prononcer sur la validité du permis de construire. Là encore, le collectif s’interroge sur le report de l’audience programmée mi-janvier, couplé à la signature « dans la précipitation » de l’accord de médiation.
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