Comment bien manger lorsqu’on ne possède que cinq euros en poche ? Une bonne dose d’organisation, un zest de bon sens et le tour est joué. Audrey Boyer, diététicienne, divulgue ses astuces pour permettre aux étudiants de concilier petit budget et nourriture équilibrée.
Quelles idées reçues faut-il bannir pour garantir une alimentation équilibrée à bas prix ?
D’abord, que cuisiner prend du temps. Je conseille aux étudiants qui n’en ont pas de se concocter de bonnes recettes… au micro-ondes, en dix minutes montre en main : courgettes farcies, poulet citron et autres poissons en papillote. Ensuite, que manger équilibré coûte cher. Il faut nuancer car bien se nourrir ne signifie pas forcément ne consommer que du bio. Les produits biologiques sont effectivement plus onéreux, mais il est possible de cuisiner des aliments nutritionnellement bons sans obligatoirement les acheter aux rayons bio. De même, consommer des protéines ne revient pas nécessairement cher car les protéines animales peuvent être remplacées par des végétales comme les lentilles, les pois chiches ou les pois cassés. Pour finir, il ne faut pas croire que la mal-bouffe est moins coûteuse qu’un bon repas équilibré. C’est l’inverse ! Les fast-foods et le grignotage sont constitués de produits industriels transformés et raffinés qui regorgent de sucre et de gras. Ils affichent donc un mauvais rapport qualité/prix.
Quel est le principe de base à respecter pour faire les courses ?
Lire les étiquettes. Ainsi, l’on s’aperçoit que le jambon sous vide, par exemple, revient plus cher qu’à la coupe, le prix au kilo affiché prenant en compte l’air et l’eau contenus dans l’emballage. Il faut toujours comparer les produits à partir du prix au kilo. On constate le même procédé sur les paquets de fromage râpé. Mieux vaut l’acheter entier et le rapper soi-même, c’est finalement moins couteux. Quant à la qualité des aliments, les étiquettes révèlent parfois que le contenu des plats n’est pas celui auquel on s’attend. Concernant les plats cuisinés notamment, il faut s’assurer que le produit principal y est présent majoritairement. Et ce n’est pas toujours le cas !
Quels sont vos trucs et astuces pour économiser sans se priver ?
Il faut toujours prévoir ‘’un fond de placard’’. Avoir sous la main farine, pâtes, riz, conserves… pour réaliser un fond de tarte, du pain, ou pouvoir manger rapidement. Il faut également chercher à accommoder les restes au lieu de les jeter quand la quantité n’est pas suffisante pour un repas supplémentaire. Pour les agrémenter, rien de tel que de se rendre au marché… lorsque celui-ci prend fin. Les producteurs bradent alors leurs produits pour les liquider. De même, en supermarché, les étudiants peuvent opter pour des articles dont la date de péremption est au lendemain ou au jour même, car ils sont aussi vendus à prix cassés. Il suffit ensuite de les cuisiner rapidement.
Quels produits sont à privilégier ?
Les conserves, tout type d’aliments confondus, mais aussi les légumineuses pour leur longue conservation et pour leur apport nutritionnel : elles sont riches en minéraux, fibres, vitamines et protéines. Les fruits et légumes sont, évidemment conseillés, mais il faut choisir des produits de saison, ils sont ainsi moins chers. On peut alors préparer des soupes ou des salades composées. Sans oublier les surgelés lorsqu’on possède un congélateur.
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Audrey Boyer
Diététicienne, elle est membre du conseil d’administration de l’Association française des diététiciens-nutritionnistes. Elle est également chargée de projet en éducation nutritionnelle au Comité départe-mental d’éducation et de promotion de la santé des Bouches-du-Rhône.
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