Ce mardi 2 avril, les syndicats de surveillants pénitentiaires se mobilisent sous la forme d’une manifestation à la prison de Seysses, à Muret. Ils dénoncent des conditions de travail délabrées, une surpopulation pénale, des matelas au sol ou encore des conflits permanents.
Dès l’aurore, une manifestation est en cours devant le Pôle de rattachement des extractions judiciaires (PREJ), soit le centre de détention de Seysses à Muret. En effet, un mouvement de grève d’envergure secoue actuellement la prison, impulsé par l’Union Régionale UFAP de Toulouse. La décision de bloquer les Pôles de rattachement des extractions judiciaires dans la région est un moyen pour les syndicats de mettre en lumière deux problématiques cruciales : les carences d’effectifs et la surpopulation pénale.
Le choix du lieu d’action n’est pas anodin pour les syndicats. Ces centres de détention sont au cœur du processus judiciaire, où les personnes détenues sont présentées devant les magistrats ou jugées. En les bloquant, les grévistes entendent perturber temporairement le fonctionnement de la machine judiciaire pour attirer l’attention du Garde des Sceaux sur leurs revendications.
Les revendications des grévistes sont alimentées par de nombreuses observations faites par les syndicats sur le terrain. Ils expliquent alors que la région souffre d’un déficit massif d’effectifs, avec plus de 2700 postes vacants au niveau national et seulement 209 postes disponibles pour la prochaine campagne de recrutement en Occitanie. Cette pénurie se traduirait notamment par une charge de travail insoutenable pour le personnel en place, entraînant des heures supplémentaires excessives et des conditions de travail éprouvantes, comme l’UR UFAP relate.
Par ailleurs, la surpopulation carcérale atteint des niveaux préoccupants, avec 648 matelas au sol répartis dans les maisons d’arrêt de la région, détaillent les grévistes. Cette saturation des établissements pénitentiaires engendre par la suite une augmentation des actes de violence et rend la gestion quotidienne des détenus extrêmement difficile pour le personnel.
Face à ces défis, les grévistes appellent donc à une politique de recrutement massif et à des mesures concrètes pour réduire la surpopulation carcérale. Ils soulignent également l’importance de repenser la politique pénale dans son ensemble pour garantir un système carcéral plus cohérent et humain. Et pour se faire entendre, ils ont alors appelé à manifester ce mardi 2 avril devant le centre de détention de Seysses à Muret. Et ils ne sont pas seuls.
En effet, plusieurs actions sont en cours en Occitanie avec notamment le blocage de nombreux pôles de rattachement des extractions judiciaires (PREJ) de la région. Perpignan, Nîmes, Albi, Béziers… Les surveillants pénitentiaires n’ont pas dit leur dernier mot.
Gala Jacquin
Journaliste multimédia formée à l'ISJT, elle est notamment passée par La Voix du Midi Lauragais, 100 % Radio et L'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2023.
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