Reconversions professionnelles massives, explosion du nombre d’autoentrepreneurs, nomadisme, burn-out… Le travail connaît une véritable révolution. C’est pour le réinventer qu’est né le projet du 100e Singe. Depuis plusieurs mois, un collectif a doncinvesti une ancienne ferme lauragaise, entourée de sept hectares de champs à Belberaud, à 20 minutes de Toulouse, pour élaborer un tiers lieu d’un nouveau genre. L’originalité du concept est de mettre à disposition dans un même espace, des bureaux partagés, une ferme maraîchère en permaculture ainsi que des microparcelles tests de 2 000 à 5 000 m² chacune pour permettre à des néo-agriculteurs d’éprouver la viabilité de leur projet, tout en bénéficiant d’outils mutualisés et d’un accompagnement allant jusqu’à la recherche de réseaux de distribution. L’objectif est aussi de mettre ces projets d’économie collaborative et d’agriculture durable en lien avec le grand public via des événements et des formations. Tous les mercredis de mars à décembre, un marché est notamment organisé avec les denrées produites sur place. Véritable laboratoire, le 100e Singe fourmille de nouvelles idées comme celle de créer une table d’hôtes qui proposera une cuisine locale zéro déchet. La structure espère ainsi faire des émules et voir naître des espaces similaires tout autour de Toulouse, pour rapprocher lieux de travail et de vie.
La commune de Blagnac a signé une convention avec le Marché d’intérêt national (MIN) afin d’acquérir des terres agricoles pour les rétrocéder aux producteurs. Le but : dynamiser l’installation d’agriculteurs sur la zone des Quinze Sols, dont 45 hectares ont déjà été préemptés. « Il s’agit de réserver ces terres à l’implantation de producteurs qui permettront à cet espace de retrouver une vocation maraîchère et qui alimenteront le MIN », explique Maguelone Pontier, directrice du marché de gros toulousain.
L’accès au foncier étant l’un des principaux verrous à l’installation de nouveaux exploitants, cette convention permettra notamment à de jeunes agriculteurs de se lancer plus facilement. Au travers d’un appel à projets et d’un cahier des charges favorisant le maraîchage biologique, les candidats bénéficieront de cinq hectares pour cultiver des fruits et légumes, essentiellement. Pour le MIN, ce partenariat offrira la possibilité d’alimenter les grossistes, les restaurateurs et les commerçants en denrées locales de qualité. Et pour les producteurs, c’est l’assurance d’un débouché pour leurs marchandises. Plusieurs groupes de travail ont été créés autour de la mutualisation des collectes et de la livraison urbaine ou encore sur les différents moyens d’inscrire le projet dans une économie circulaire avec, entre autres, la mise en place d’une unité de méthanisation. Les premières exploitations devraient pouvoir s’installer d’ici fin 2019.
Créée en septembre 2012 par deux docteurs en écologie, Catherine de Roincé et Sylvain Moulherat, TerrOïko, qui signifie ‘’territoire et lieu de vie’’, est une start-up qui œuvre pour la préservation de la biodiversité. Cette société spécialisée dans le transfert de technologies et la transition numérique développe des outils et services pour le marché de l’ingénierie écologique. En 2017, elle a lancé SimOïko, la première plateforme de simulation de la biodiversité. Ce dispositif ambitieux, qui a nécessité une très lourde phase de recherche, consiste à mimer le comportement d’espèces animales et étudier l’impact de projets d’aménagements humains sur les écosystèmes. L’outil permet ainsi de limiter les risques de collision avec la faune sauvage lors de la construction d’un réseau de communication ou d’intégrer les besoins vitaux de ces animaux aux projets de développement urbains. TerrOïko fournit ses solutions aux collectivités ou aux entreprises. SNCF Réseau a notamment utilisé la technologie de simulation pour identifier les endroits les plus exposés au risque de collision entre trains et grands gibiers en Nouvelle-Aquitaine. L’équipe se compose de six personnes : docteur, ingénieur, économiste, informaticien, écologue-géographe et agronome qui travaillent en lien avec les universités et les laboratoires.
https://www.terroiko.fr
Citoy’enR produit de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques installés sur des bâtiments publics ou privés de Toulouse. Fondée en 2015, cette coopérative d’intérêt collectif accueille sans cesse de nouveaux citoyens investisseurs. Elle est aujourd’hui détenue par 330 habitants de l’agglomération, qui y ont apporté au total près de 110 000 euros : « À l’échelle individuelle, une part de capital de 50 euros permet de produire plus de 100 kilowatts-heures (kWh) par an pendant vingt ans, soit la consommation annuelle d’un ordinateur de bureau tous les ans sur la période », explique Benjamin Toullec, le président de Citoy’enR. Les collectivités jouent le jeu en mettant à disposition des toitures de crèches, d’écoles ou de gymnases. Une demi-douzaine d’installations sont déjà en service — à Muret, Fonsorbes, Tournefeuille et l’Union — et deux sont en construction à Blagnac. Les emplacements de huit autres ont été sélectionnés, dont, à Toulouse, le centre de tri des déchets ménagers de Sesquières, le groupe scolaire Littre ou le domaine de Candie. La Métropole prête ainsi à Citoy’INR près de 2 000 m² de tuiles et vient d’entrer à son capital, à hauteur de 20 000 euros.
L’énergie produite est ensuite réinjectée dans le réseau et rachetée par EDF à un tarif préférentiel. Un système gagnant-gagnant qui permet « de savoir d’où est issue l’électricité que l’on consomme », conclut Benjamin Toullec.
La coopérative toulousaine Ethikis a créé Longtime, le premier label européen contre l’obsolescence programmée. Ce dernier indique au consommateur que l’objet qu’il achète est fabriqué pour durer et économiquement réparable. Des informations cruellement absentes des étiquettes : « Mis à part la marque, le prix et le discours du vendeur, nous n’avons pas beaucoup de renseignements sur la qualité d’un produit », constate Florent Preguesuelo, cofondateur d’Ethikis. Électroménager, électronique, ameublement, matériel de loisirs, téléphonie, bricolage, trottinette… Pour apposer le logo Longtime, les fabricants doivent se soumettre à un audit effectué par un organisme indépendant, qui prend en compte 40 facteurs de robustesse, de garantie ou de service après-vente. « Ils valorisent ainsi leur savoir-faire, exposent leurs méthodes de travail et montrent qu’ils respectent leurs engagements de qualité », poursuit Florent Preguesuelo. Ce dernier rappelle que la consommation de matières premières dépasse les 60 milliards de tonnes par an dans le monde : « Se procurer un bien dont la durée de vie est allongée limite l’usage des ressources de notre planète et permet de sortir du tout jetable et du gaspillage. » Un premier catalogue de produits estampillés Longtime devrait être disponible d’ici la fin du semestre.
Commentaires
Lambert le 19/02/2025 à 09:50
Il est surprenant qu'une ville comme Blagnac qui dépense des millions d'euros d'argent public pour promouvoir l'utilisation de la voiture individuelle soit nommée dans la catégorie environnementale: https://www.ladepeche.fr/2019/03/27/un-nouveau-parking-souterrain-en-plein-centre-ville-de-blagnac,8094292.php