Évasion. Nouveau statut, nouvelle marque, nouveaux séjours proposés… L’ex-agence de voyages associative Terres des Andes, aujourd’hui devenue Scop, change progressivement de dimension. Sans sacrifier sa philosophie.
L’idée de départ de Romain Eliot et Paul Llonguet était simple : «Nous souhaitions proposer des voyages similaires à celui que nous avons vécu lors de notre road trip d’un an en Amérique du Sud. Être accueillis chez l’habitant comme si nous étions de la famille, partager ses activités quotidiennes.» En 2010, les deux jeunes hommes quittent respectivement les domaines de la communication et de la banque pour créer Terres des Andes. Une agence de voyages associative dont le but premier est de contribuer au financement de l’ONG Enfants des Andes, pour laquelle ils ont collaboré. Et dont le succès a incité les fondateurs à changer de dimension.
Depuis le début de l’année, l’association, qui a réalisé 550 000 euros de chiffre d’affaires et fait voyager 300 personnes en 2015, est effet devenue une Scop. Une mutation en entreprise qui s’accompagne d’un enrichissement du catalogue. En lançant la marque Les Nouvelles Terres, le duo s’ouvre en effet au monde entier : Inde, Sri Lanka, Maroc, Afrique du Sud, Californie, Palestine… Si le Pérou reste le best-seller, plus d’une douzaine de destinations sont désormais proposées. En attendant éventuellement l’archipel du Svalbard en Norvège, Bali, le Cambodge ou encore le Vietnam.
«5 % du coût de chaque séjour sert à financer un projet solidaire »
Malgré cette offre élargie et cette nouvelle marque, les deux associés misent toujours et avant tout sur les recettes qui ont fait le succès de Terres des Andes : des voyages solidaires et équitables. «5 % du coût de chaque séjour sert à financer une ONG, un collectif d’artistes ou divers projets locaux», explique Romain Eliot. Membre de l’Association pour le tourisme équitable et solidaire, l’Ates, l’agence s’engage aussi à justement rémunérer les familles d’accueil et les guides.
Du côté du client, cet équivalent de l’émission Rendez-vous en terres inconnues pour tout un chacun «ne se résume pas à un périple roots», insiste le codirigeant. Afin de garantir un certain confort, les passages chez l’habitant sont mixés avec des nuits à l’hôtel. Les familles d’accueil, elles, sont minutieusement sélectionnées. Habituées à recevoir des voyageurs, elles doivent cependant exercer cette activité de manière secondaire afin de ne pas verser dans le folklore touristique. Les guides sont pour leur part incités à faire découvrir les grands classiques, mais aussi à partager leurs petites perles secrètes.
Autre fondamental qui ne change pas pour Terres des Andes et Les Nouvelles Terres : le modèle économique. Vendant exclusivement ses voyages en ligne, la Scop basée à Toulouse et Montpellier «n’a pas vocation à ouvrir des agences physiques». En revanche, une clientèle plus large est visée afin d’atteindre l’objectif d’une première embauche et du million d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2018. «Nous souhaitons aussi toucher des personnes au budget moins important ou ne disposant pas de vacances suffisantes pour un très long séjour», reprend Romain Eliot. Parmi les nouvelles destinations au catalogue, figurent ainsi les Pouilles en Italie, la Catalogne, et même… les quartiers Nord de Marseille, avec la découverte du village de pêcheurs de L’Estaque.
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