Outillage. Spécialiste de l’usinage d’équipements industriels, Aerem produit essentiellement pour Airbus. Aujourd’hui, la Scop cherche à satisfaire les commandes de son principal client, tout en se diversifiant pour assurer sa pérennité.
Du sur-mesure, de la conception à la fabrication. C’est l’engagement d’Aerem envers ses clients, notamment Airbus qui reste le plus gros porteur d’affaires de la société. Le constructeur d’outillages industriels s’est distingué par sa capacité à livrer des produits clés en main, « et par notre expertise technique qui garantit une forte valeur ajoutée », précise Joël Bry, dirigeant d’Aerem. L’entreprise a d’ailleurs obtenu, le 24 décembre dernier, la certification EN9100, norme Qualité des secteurs aéronautiques, espace et défense. « Notre outillage dispose de ce niveau de qualité important, ce qui constitue notre force », poursuit-il. Ces performances ouvrent de nouvelles opportunités à Aerem qui peut maintenant « prétendre à la production en série. » Cette perspective pourrait contribuer au développement rapide de la Scop. Pourtant, en 1985, quand Aerem voit le jour suite à un essaimage d’Alcatel Space « qui souhaitait externaliser la réalisation d’outillage », la priorité était donnée aux machines à prototypes pour produire sur commande.
« Nous diversifier et ainsi être moins dépendants d’Airbus »
Il y a 30 ans, « sept anciens salariés du groupe Alcatel ont monté cette Scop qui ne fonctionnait qu’avec les machines du constructeur de satellites, ce dernier s’étant engagé à fournir les premiers moyens de production », raconte Joël Bry. Mais, rapidement, Aerem parvient à intégrer un grand compte, Airbus, qui devient son plus gros client. Les salariés-associés développent alors un bureau d’études en interne qui leur permettra de proposer leurs solutions clés en main et de produire du sur-mesure de haute qualité. La société connait ainsi un essor économique, mais « il faut penser au coup d’après ! En 2009, nous avons donc lancé une réflexion portant sur notre développement sur cinq ans, avec pour but de doubler notre activité », se remémore le PDG d’Aerem. Passer du sur-mesure à la production en série a été le premier axe de développement déterminé par l’équipe dirigeante, comme en témoigne Joël Bry : « Le but étant de pouvoir nous diversifier et ainsi être moins dépendants d’Airbus. Nous avons donc recruté un technico-commercial chargé de démarcher de nouveaux clients et nous avons investi dans des machines plus modernes qui nous ont permis d’ouvrir notre production à l’aérospatiale et à la défense. » L’acquisition récente de la chaudronnerie Acam est pleinement intégrée dans ce projet ambitieux de développement… qui ne s’arrête pas là. Dans un même temps, Aerem s’est associée à ses deux concurrents historiques pour créer un GIE, Nodea industries, et ainsi pouvoir répondre ensemble à des appels d’offres plus importants : « Nous avons transformé l’énergie concurrentielle en une énergie positive. Nous pouvons ainsi nous positionner sur des appels d’offres internationaux de plus d’un million d’euros », reconnaît Joël Bry. Ainsi, en 2014, le chiffre d’affaires a été multiplié par deux, atteignant les 4.3 millions d’euros et devrait dépasser les 4.5 millions d’euros en 2015.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires