REVOLUTION. À l’image du campus qu’il fait construire à la campagne, le fondateur de Payname incarne cette nouvelle génération de jeunes patrons désireux de sortir des sentiers battus.
Sa société Payname est régulièrement classée parmi les start-up les plus prometteuses de France. Et lui-même est l’un des emblèmes de cette nouvelle génération de jeunes patrons toulousains qui ont le vent en poupe. Pourtant, Éric Charpentier rappelle qu’il a fondé sa première entreprise en 2003, «à une époque où il n’y avait pas l’engouement actuel pour la création et où on ne parlait pas de start-up». Il faut dire que son parcours est pour le moins atypique. Chimiste de formation, le dirigeant a tout d’abord exercé en tant qu’éducateur spécialisé auprès d’adultes handicapés pendant près de dix ans. «En parallèle, j’ai suivi un master en administration économique et sociale. Puis j’ai eu l’opportunité de piloter une association de services à la personne à Tarbes. L’idée m’est alors venue de développer cette activité en version commerciale», relate-t-il. Ainsi naît sa première entreprise, une étape avant de fonder Dwého, spécialiste du ménage et du repassage à domicile qui propulse déjà Éric Charpentier parmi les jeunes dirigeants en vue. L’aventure tourne cependant court. De vives tensions avec un fonds d’investissement devenu actionnaire le poussent à partir.
« Un regard différent »
Le rebond intervient très rapidement avec une solution de paiement entre particuliers pour faciliter la rémunération des services à la personne et leur déclaration aux Urssaf. Payname vient de voir le jour. Deux ans plus tard, la start-up a connu «le parcours idéal», dixit son fondateur. Une première levée de fonds auprès de business angels, un financement participatif sur la plateforme Wiseed et, plus récemment, un tour de table de 5 millions d’euros auprès de la Maif mais aussi de La Dépêche du Midi selon un format rare en France : le “media for equity”, une entrée au capital contre de la visibilité. Autant d’apports qui ont permis à Payname de connaître une croissance exponentielle. La jeune pousse emploie 40 personnes et revendique 40.000 utilisateurs. Surtout, elle a diversifié son champ d’intervention et deviendra même une véritable banque en ligne en septembre prochain. Le tout, sans un seul spécialiste de la finance dans ses rangs ! «C’est ce qui nous permet de garder un regard différent», insiste Éric Charpentier.
Payname, qui vient de créer son équipe cycliste, s’apprête à intégrer son propre campus à Saint-Élix-le-Château. «Je crois à la possibilité d’apporter le numérique à la campagne», assure le dirigeant. Résolument ancré dans son village, bâti par des artisans locaux, ce complexe comptera un potager, un poulailler ou encore des voitures électriques pour ses salariés, mais aussi une salle de sport ouverte aux riverains. Le groupe de transports Labatut, implanté à proximité, va de son côté réaménager un hangar désaffecté en café pour les employés des deux entreprises et les habitants. « Plus les Saint-Élixois s’approprieront ces lieux, mieux ce sera », avance Éric Charpentier. L’esprit start-up résumé en un projet.
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