Jeudi 22 Janvier, Xavier Poitevin, président de la chambre interdépartementale des Notaires de la cour d’appel de Toulouse, et Céline Chwartz-Lair, notaire, ont organisé une rencontre avec la presse pour clamer leur colère face au projet de loi Macron.
Par Gilles Vidotto
« On aurait dû être des milliers à défiler à Paris contre la loi Macron », débute Xavier Poitevin, président de la chambre interdépartementale des Notaires de la cour d’appel de Toulouse. Pour des raisons de sécurité évidentes, dues à l’actualité et le plan Vigipirate toujours en vigueur, les professions libérales ont renoncé à leur projet de manifestation. Mais la colère est toujours là. Xavier Poitevin en est le porte-parole toulousain. A l’époque, l’ancien ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, avait mis les pieds dans le plat, et qualifié les notaires de « rentiers », car ils devaient selon lui « restituer près de six milliards d’euros dans les caisses de l’Etat Français ». Or, selon Xavier Poitevin, et sa collègue Céline Chwartz-Lair : « Le notariat Français ne coûte rien à l’Etat Français ». Depuis, Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l’économie, a repris le projet de loi, mais « Monsieur Macron est dans un cadre de pouvoir d’achat, et de croissance », explique-t-il. Pour ce dernier, le métier de notaire n’est pas assez représenté en France. Il souhaiterait pouvoir faciliter l’installation des nouveaux professionnels : « Ce à quoi on répond que c’est très bien. Seulement ça sera difficile dans le sens où ça peut chambouler certaines organisations […] Pousser à la faillite les petites structures, ce qui pourrait provoquer une désertification juridique ». Monsieur Emmanuel Macron, en instaurant sa loi, espère mener une politique qui vise à la création d’emplois. Selon, ce dernier : « Le métier de notaire n’est pas assez représenté. C’est une profession privilégiée, et presqu’exclusivement masculine ». Pourtant, les études démontrent le contraire : « Il n’y a que seulement 15% des notaires qui sont fils de notaires. Et un tiers des notaires sont des femmes » souligne Céline Chwartz-Lair. Avec la mise en place de cette loi, les nouveaux notaires chercheront à s’implanter là où le marché est prometteur. Une bonne chose en soi. Pourtant, « ça aura des conséquences négatives dues à la concurrence entre les notaires ». En effet, des statistiques menées par la chambre notariale montrent que 5 000 emplois directs seraient menacés. Ceci se traduisant par une perte d’effectif de 30%. En Haute-Garonne, 273 emplois seraient perdus, soit une perte de 33,5% des notaires. Enfin, Xavier Poitevin craint qu’avec l’instauration de cette loi, la qualité du métier soit lésée. « Jusqu’ici, c’était la chancellerie qui contrôlait le nombre de notaires afin de bien contrôler la qualité de la sécurisation juridique. Mais ça ne sera peut-être plus le cas. La chancellerie cèdera sa place à Bercy ».
La rédaction
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