Un an après le début des restrictions sanitaires, les agences immobilières dressent un bilan plutôt positif. Si une légère baisse est à noter à l’échelle nationale, du côté de Toulouse, les ventes se portent au mieux.
« L’immobilier ne connaît toujours pas la crise de la COVID. Les volumes de l’année 2020 restent remarquables, et arrivent en seconde position après une année 2019 qui s’était déjà révélée spectaculaire » assurait Maître Philippe Pailhès, vice-président de la Chambre interdépartementale des notaires, dans un communiqué publié en mars.
Malgré la crise sanitaire et les restrictions qui en ont découlé, le marché immobilier a vu ses chiffres croître. « En l’espace d’un an, notre chiffre d’affaires a augmenté de 20% » lance le gérant de l’agence immobilière toulousaine Hexia, Karim Ben Soltane. Si le marché du neuf a connu une baisse drastique, l’ancien en revanche, affiche un volume des ventes conséquent en Haute-Garonne : 13 500 pour les appartements (+5,8%) et 10 600 pour les maisons (+5,3%) selon la chambre interdépartementale des notaires
Les Toulousains, contraints de rester chez eux une majeure partie de l’année 2019, se sont sentis à l’étroit selon le gérant d’Hexia : « Les répercussions suite aux confinements ont été immédiates. Les clients ont préféré de grands espaces lumineux avec des T3, des T4 et des maisons ». Les habitants de la Ville rose ont souhaité agrandir leur espace de vie, mais pas à n’importe quel prix. En effet, l’hypercentre, habituellement favorisé, a été plutôt délaissé au profit des couronnes périurbaines. « Pour pouvoir s’offrir de tels biens, ils ont dû privilégier des quartiers comme Saint-Agne ou Côte Pavée. Du coup, ces secteurs ont pris de la valeur. Dernièrement, un T2 s’est vendu 140 000 euros dans cette zone. Il y a trois ans, il valait 35 000 euros de moins dans le même état. » La Ville rose affiche une moyenne de 2 866 euros le mètre carré en 2020, soit une augmentation de 4,4% (+4% à l’échelle nationale) selon le Laboratoire économique du logement de la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM).
Si une partie des Toulousains ont pu s’offrir le luxe d’opter pour des habitations plus grandes, les étudiants ont dû se tourner vers des alternatives moins séduisantes. « Ils ont abandonné leur appartement pour retourner chez leurs parents ou se mettre en colocation. Ils voulaient mettre fin à l’isolement et retrouver du contact » constate le gérant d’Hexia. Un choix qui a eu pour effet de libérer de nombreux studios dans la Ville rose. « On en a jamais eu autant de libre ! La partie locative est délaissée pour l’instant mais heureusement les étudiants finiront par revenir en présentiel. »
Le nombre de ventes d’appartements et de maisons anciens confondus dans l’hexagone a dépassé le million en 2020 selon le Laboratoire économique du logement de la FNAIM. Une barre symbolique, franchie pour la deuxième année consécutive. Cependant, l’an dernier le volume de ventes a baissé de 4%. Une statistique décryptée par Karim Ben Soltane : « Les métropoles n’ont pas connu de baisse, la demande reste constante. Ce sont les zones secondaires qui ont été un peu abandonnées et cela a créé une petite chute. » Néanmoins, cette baisse est jugée anecdotique par le Laboratoire économique du logement de la FNAIM au vu des chiffres « qui restent très élevés malgré la pandémie de Covid ».
Arthur Dias
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