Au sortir du confinement, les voyants économique, qui jusque là étaient au vert en Occitanie, passent au rouge, notamment en terme d’emploi. Chômage en hausse, créations d’entreprises en baisse… Voici les premières conséquences d’un arrêt presque total de l’activité.
33 %. C’est la baisse, estimée par l’Insee, de l’activité économique au sortir du confinement en Occitanie, par rapport à une situation normale. En cause, la chute de la consommation, de la production et des échanges commerciaux générée par les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement du 17 mars au 11 mai dernier. Pour juguler au maximum l’impact de cet arrêt forcé, un large dispositif de chômage partiel a été décrété.
Ainsi, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares), près de 930 000 salariés du privé auraient été mis en chômage partiel dans la région, soit six employés sur dix. Toutefois, si le procédé juridique a permis de sécuriser la majorité des travailleurs, les plus précaires sont restés sur le bas-côté. Bon nombre d’intérimaires et de salariés en CDD, qui constituent 12 % des emplois, n’ont pas été reconduits à la fin de leur contrat. Et pour ceux-là, pas d’accompagnement particulier.
Parallèlement, les potentiels recrutements ont été retardés ou annulés durant la période de confinement. C’est notamment le cas pour les postes de saisonniers, traditionnellement nombreux en Occitanie. D’ordinaire, les offres d’emploi correspondantes (22 000 équivalents temps plein en 2017) sont publiées entre les mois de février et mai. Mais cette année, Pôle emploi fait état d’une baisse de 75 % des offres collectées dans la région auprès des employeurs, par rapport à la même période l’année dernière.
Ces perturbations inédites du marché du travail ont forcément un retentissement sur les chiffres du chômage. Par conséquent, le nombre des demandeurs d’emploi sans aucune activité augmente de 21,7 % sur le seul mois d’avril 2020, pour atteindre les 444 800 personnes. Le précédent niveau le plus élevé (372 700) avait été observé en novembre 2015. Sur un an, cette hausse avoisine les 24 %.
Globalement, le nombre de chômeurs, toutes catégories confondues, augmente de 2,7 % en Occitanie, en un an. De 3,4 % en un mois, entre mars et avril 2020. Un phénomène qui s’explique, selon l’Insee, par « une diminution des sorties du chômage de 52 % par rapport à avril 2019. Les sorties pour motif de reprise d’emploi baissent sur un an de 70 %, celles pour une entrée en stage ou en formation de 75 % ».
De même, les créations d’entreprises ont chuté dans la région pendant le confinement. Une baisse de 63 % de ces dernières a été enregistrée en avril 2020 par rapport à la même période l’année précédente. En Haute-Garonne, département qui regroupe 29 % des créations de la région, le déclin est particulièrement important : de deux tiers en avril.
Et tous les secteurs sont touchés : « Celui des arts, spectacles et activités récréatives et celui de l’hébergement et de la restauration enregistrent les plus fortes baisses (-80 % chacun). Les créations chutent de 71 % dans les activités immobilières et de 68 % dans la construction et les industries manufacturières. Dans le commerce de détail, la baisse est de 53 % en avril, soit un nombre de créations divisé par deux par rapport à avril 2019 », note l’Insee.
Pourtant, avant le confinement, tous les voyants étaient au vert dans la région. Le taux de chômage enregistré en Occitanie en fin d’année 2019 était de 9,6 %. Le plus bas jamais publié depuis 2008. Les créations d’entreprises explosaient avant la crise sanitaire, avec une hausse record de 20 % d’immatriculations. Un chiffre qui avait progressé sous l’effet de l’installation de nombreuses microentreprises.
Aujourd’hui, les chefs d’entreprise des différents secteurs constatent la reprise progressive de leurs activités. Mais elle serait loin d’effacer les baisses des mois précédents. Les trésoreries sont toujours tendues, principalement pour les structures de moins de 10 salariés.
Commentaires