Au premier trimestre, l’Occitanie a enregistré 11 000 emplois supplémentaires et se rapproche de son niveau d’avant crise. Une reprise portée par la construction, les services et le commerce, alors que la filière aérospatiale peine à redécoller.
À la fin du mois de mars, l’emploi salarié en Occitanie était pratiquement revenu a son niveau d’avant la crise sanitaire (-0,5 % par rapport à fin 2019) avec 11 000 emplois créés au cours des trois premiers mois de l’année 2021. Dans sa dernière étude sur les chiffres de l’emploi dans la région, l’Insee constate un rebond légèrement supérieur à celui constaté à l’échelle nationale (+ 0,3 %) qui est essentiellement porté par la construction (+1,6 %), les services aux particuliers (+1,3 %) et, dans une moindre mesure, le commerce (+0,5 %).
En revanche le chiffre d’affaire de la filière aérospatiale, qui a perdu plus de 8000 emplois depuis le début de la crise, reste très largement en dessous du volume constaté avant l’épidémie de Covid-19 (-32 %). Et la situation a continué de se détériorer dans l’hébergement touristique. Le troisième confinement, en avril 2021 ayant provoqué une chute de 78 % de la fréquentation hôtelière, par rapport au même mois de l’année 2019.
Sauf en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées où l’emploi peine à redémarrer, ce rebond de l’emploi se constate nettement dans tous les départements de la région. En valeur absolue, c’est la Haute-Garonne qui enregistre le plus grand nombre de créations d’emplois (3400) sur le premier trimestre 2021. Une hausse qui, toutefois, ne représente que 0,6 % de la masse salariale globale du département. Ainsi, c’est dans le Tarn, où les entreprises ont créé 1200 emplois, que cette bonne dynamique est proportionnellement la plus forte et représente 1,1 % d’augmentation. Suivi par le Gard, où les 1700 emplois représentent une progression de 0,8 % de l’emploi salarié.
En revanche, dans les Hautes-Pyrénées, comme en Ariège, l’emploi stagne à des niveaux inférieurs à ceux constatés avant la crise sanitaire. L’Insee recense toujours un déficit d’emploi respectif de 3,3 % (Hautes-Pyrénées) et de 1,3 % (Ariège) dans ces deux départements. En Occitanie, le Gard (+ 0,8 %), la Lozère (+ 0,6 %) et le Tarn (+ 0,6 %) sont les seuls départements ayant réussi à atteindre et dépasser le niveau de fin 2019.
Selon le point de vue, le recul de l’emploi intérimaire peut apparaître comme une bonne ou une mauvaise nouvelle. En effet, le recours à des contrats courts est, en général, une variable d’ajustement à la conjoncture, particulièrement utilisée dans la restauration ou le bâtiment. Or, si l’emploi intérimaire recule en Occitanie (400 emplois de moins qu’au trimestre précédent) et reste très inférieur à son niveau d’avant 2020 (-11%), le secteur de la construction a recruté de façon importante (2000 emplois supplémentaires) par le biais d’emplois salariés. Signe d’une confiance et d’une reprise de l’activité jugée fiable par les acteurs économiques. « C’est dans le Tarn où le secteur de la construction a le plus recruté”, note l’Insee. En effet, le niveau d’emploi lié à la construction dans ce département a réalisé un bond de 3.9 % lors des trois premiers mois de l’année.
Les entreprises française ont appris à vivre avec le virus. Lors du troisième confinement qui a débuté le 3 avril, le volume de travail global n’a diminué que de 7 % en Occitanie. Une baisse « proche de celle enregistrée au niveau national », selon l’organisme statistique, mais tout de même incomparable avec le coup d’arrêt brutal enregistré lors du premier confinement, en avril 2020, où l’activité avait été de 40 % inférieure.
Grâce à la reprise d’activité, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a très légèrement diminué au premier trimestre 2021 (- 0,1 %) en Occitanie pour s’établir à 376 650. Néanmoins, cette légère embellie ne compense pas les 7,2 % de hausse constatée sur les douze derniers mois dans la région qui enregistre toujours, en matière d’emploi, des chiffres moins bon qu’au niveau national (6.8 %). Ainsi, le taux de chômage s’est stabilisé autour de 9,4 % (0,1 point en dessous de son niveau d’avant crise) en Occitanie, alors que le taux national s’établit à 8,1 %.
Une stabilité relative qui doit être interprétée avec prudence, selon l’Insee, tant que les entreprises peuvent bénéficier de mesures d’aides, comme le chômage partiel, ou que les restrictions sanitaires sont maintenues. En effet, « effectuer des démarches actives de recherche d’emploi peut s’avérer difficile pour des demandeurs d’emploi alors que c’est une condition nécessaire pour être comptabilisé comme chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) », souligne l’organisme statistique.
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