Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et de l’industrie de Toulouse, s’est adonné au traditionnel exercice des vœux pour la nouvelle année. Si l’homme est optimiste et préfère voir le verre à moitié plein, il reste réaliste et constate que la crise fait encore des dégâts sur le territoire.
Naturellement, et malheureusement, c’est en rendant hommage à Bernard Maris, chroniqueur économique toulousain tué lors de la tuerie de Charlie Hebdo, qu’Alain Di Crescenzo ouvre la cérémonie annuelle des vœux à la CCIT et le bilan 2014. Pour la chambre consulaire, celui-ci est marqué par une volonté farouche de proximité : « nous avons visité 80 entreprises par mois et ce, tout au long de l’année, afin de s’imprégner de la réalité du terrain », précise son président. Pour preuve, une délégation se rendait le jour-même chez le chocolatier Pillon, dans les locaux de l’imprimerie « Sergent Papers » puis dans ceux de « Mediameeting ». Dans cette même optique, l’organisation des « Rencontres Entreprises et Territoire » a permis la délocalisation de la CCI pour la positionner au plus près des entreprises, reconnaissant toutefois que l’institution a essentiellement axé ses efforts sur l’industrie au détriment du commerce, « mais nous allons y remédier », rassure-t-il. « Et quelle meilleure preuve de l’action de la CCIT que les chiffres », lance Alain Di Crescenzo, « 30 000 formalités, 35 000 porteurs de projets aidés, 6 500 entreprises accompagnées, 3 000 contrats d’apprentissage signés et une vingtaine d’événements (Nuit de l’orientation, Forum de l’industrie, Forum économique de Toulouse, Salon des services, SIANE, Aeromart…). » Tout au long de l’année écoulée, la CCIT a tenté de faire entendre la voix des entreprises, en menant une politique de l’économie : « je veux parler de fiscalité, que les formalités diminuent ainsi que le coût du travail, et je le fais savoir. J’étais d’ailleurs dans la rue lors des manifestations des patrons », précise-t-il. Il dénonce également « un énorme gâchis » concernant le sort réservé à l’apprentissage pour lequel les aides ont baissé en 2014. Sans oublier de réitérer son souhait de voir un jour naître une grande région Grand Sud-Ouest regroupant Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon.
Une année 2015 laborieuse
Sur ces constats passés, Alain Di Crescenso se projette dans l’avenir et entrevoit 2015 sous l’étendard de l’espoir. Ce sentiment provient notamment des mesures annoncées en faveur des entreprises suite à la mise en place du pacte de responsabilité. « Je ressens une croissance plus molle que les années précédentes mais le moral des industriels est bon (95/100) », confie-t-il, « en revanche, celui des commerçants perd trois points. » Il annonce, confiant, une croissance positive et des créations d’emplois (1 à 1.5% de plus) « à condition de ne pas rater le train ! » Pour être présents en gare, au moment opportun, la CCIT s’engage à relever certains défis : d’abord celui du renforcement de la proximité en multipliant les actions de terrain. « Pour cela il sera nécessaire de réorganiser nos services », annonce le président. Car l’enjeu sera d’affiner le travail des collaborateurs tout en faisant face à un budget en baisse : « il s’agit d’une punition ! En mars, les CCI seront prélevées sur réserve de 500 millions d’euros et leur budget de fonctionnement diminuera de 30%. » Mais le dossier qui prend le plus de place sur les bureaux du palais consulaire reste sans conteste celui de l’aéroport. « C’est la CCIT qui a pris en charge tous les investissements, de 1953 à 2007 », rappelle Alain Di Crescenzo, pour qui il est inconcevable de vendre une pépite tel que l’aéroport. « Symbiose (consortium chinois) assure aujourd’hui que 16% de l’aéroport est à vendre et je souhaite me positionner, avec le soutien d’investisseurs locaux intéressés », annonce-t-il. Affaire à suivre.
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