Avec cette première édition des Musicales franco-russes, qui aura lieu du 22 février au 16 mars, les organisateurs espèrent renforcer les liens historiques entre les deux pays. La musique classique en sera le fil rouge et Tugan Sokhiev l’ambassadeur.
© Marco BorggreveLa Ville rose est devenue la témoin privilégiée des liens franco-russes qui ne cessent de s’étoffer. Une relation d’autant plus intime depuis l’arrivée, en 2005, de Tugan Sokhiev à la tête de l’Orchestre national du Capitole (ONCT). « Il est le symbole même de ce rapprochement entre les deux pays », estime Thierry D’Argoubet, directeur de l’ONCT, qui rappelle que le chef d’orchestre emblématique de Toulouse est également le directeur musical du théâtre Bolchoï.
« Depuis mon installation à Toulouse, le travail que j’ai consacré au répertoire russe d’une part, particulièrement les symphonies de Chostakovitch, et à la musique française d’autre part, ont créé dans la cité occitane un intérêt grandissant pour ce patrimoine musical », explique Tugan Sokhiev, pour qui il était devenu évident d’imaginer un événement, autour de la musique classique, qui reflète les liens franco-russes existants.
Ainsi sont nées les Musicales franco-russes, portées par Tugan Sokhiev et Thierry D’Argoubet. Un rendez-vous qu’ils ont voulu éclectique. D’abord par les différents lieux choisis pour accueillir les artistes : la Halle aux grains, le théâtre Garonne, la Cinémathèque, l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines et la librairie Ombres blanches. « Nous avons pensé les Musicales comme un véritable festival, où l’offre doit être générale. D’où la nécessité de multiplier les scènes, certaines se prêtant mieux que d’autres à notre programmation », précise le directeur de l’ONCT.
Ensuite, par la volonté de considérer la culture dans son sens large. La littérature, la musique, le cinéma, l’opéra. « Tous ces arts seront représentés car tous incarnent le lien étroit entre la France et la Russie. La Cinémathèque de Toulouse disposant même du fonds de cinéma russe le plus important d’Europe », complète Thierry D’Argoubet. Des rencontres sont également programmées pour permettre au public de saisir les enjeux et l’intérêt d’un tel rapprochement entre les deux cultures, française et russe.
Rapprochement incarné notamment par la place réservée à Hector Berlioz, l’un des artisans du renouveau de la musique symphonique russe. ‘’La Damnation de Faust’’, œuvre phare du compositeur français, ouvrira d’ailleurs les Musicales franco-russes le 22 février, pour commémorer les 150 ans de sa mort. Accompagnés par l’Orchestre national du Capitole, sous la direction de Tugan Sokhiev, Clémentine Margaine (mezzo-soprano), Benjamin Bernhein (ténor), John Relyea (basse) et Julien Véronèse (baryton) interpréteront les amours de Faust et Marguerite.
Autre temps fort, la performance de l’orchestre et du chœur du théâtre Bolchoï de Russie à la Halle aux grains le 14 mars, toujours sous la houlette de Tugan Sokhiev. Les troupes vocales et orchestrales y interpréteront l’opéra ‘’La Dame de pique’’ de Tchaïkovski, version concert.
Un dialogue culturel nourri d’échanges artistiques mutuellement enrichissants. « La preuve que la culture rassemble, que les hommes et les femmes peuvent s’entendre. Ce projet pourrait même aider à résoudre les problèmes diplomatiques entre la France et la Russie », laisse en suspens, Thierry D’Argoubet.
Infos pratiques :
Les Musicales franco-russes
Du 22 février au 16 mars
À la Halle aux grains, au théâtre Garonne, à la Cinémathèque, à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines et à la librairie Ombres blanches.
Tout le programme sur lesmusicalesfrancorusses.fr
Connu du grand public pour son émission pédagogique ‘’La Boîte à musique’’ diffusée sur France 2, Jean-François Zygel est avant tout compositeur et pianiste improvisateur. Il fera une démonstration de son talent lors d’un ciné-concert le 4 mars à la Halle aux grains. Il accompagnera au piano et au célesta la diffusion du film ‘’Aelita’’ de Iakov Protazanov, pour lequel il a composé la musique.
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