TAMBOUILLE. Toqué de bonne chère, Julien Lévy a lancé il y a six mois son one-man-show gourmand baptisé “Oui chef”. Un spectacle aussi drôle que pédagogique pour décrypter une étrange relation, celle entre l’Homme et la boustifaille !
// Par Maylis Jean-Préau
« On fait partie des 20% de gens sur la planète qui ont peur de manger, alors que 80% ont peur de ne pas manger ! » lance Julien Lévy à son public. Chevelure en bataille débordant de sa toque, spatule à la main et sourire enfantin aux lèvres, le comique apostrophe le public. Pendant 1h15, l’ancien coach alimentaire croque avec malice les excès des chefs, de l’industrie et des gourmands en tous genres.
S’il a lancé ce spectacle, son premier, seulement en septembre dernier, Julien Lévy a toujours fait le grand écart entre la scène et la cuisine. Ce Toulousain pur jus, « fier d’être né à l’Hôtel Dieu », intègre à 18 ans l’institut Paul Bocuse, à Lyon. Pendant 10 ans, il travaille dans le management de salles de restaurants étoilés, de tables bio parisiennes… Passionné par les effets de la cuisine sur la santé, il se lance ensuite dans le coaching alimentaire pour des particuliers. « Les chefs sont souvent des fous. L’industrie de la nourriture est folle. Pendant 10 ans, j’ai engrangé de la matière à rire », glisse-t-il. Alors, pour faire passer son message sur l’alimentation, Julien Lévy, par ailleurs comédien amateur, décide de lancer son seul en scène. Après plusieurs années d’exil parisien, il revient à Toulouse en 2016, « se fait une cure de magret », et s’attelle au travail d’écriture avec le metteur en scène Christian Padie.
« Je ne veux pas faire rire à tout prix ! Mon spectacle raconte surtout une histoire, celle de la nourriture depuis la préhistoire jusqu’à nos jours », explique ce cuistot-comédien. Avec lui, les vannes s’appuient sur des éléments scientifiques ou des faits avérés. Julien Lévy s’attaque tour à tour à l’industrie du lait de vache, à la société de consommation ou à la filière agroalimentaire. Il passe à la moulinette nos lubies culinaires actuelles, raillant les adeptes de la malbouffe comme les amateurs de sans gluten, les viandards comme les crudivores.
Les chefs, ces monstres sacrés de la gastronomie française, ne sont pas épargnés : « Il y a une véritable omerta sur ce qui se passe en cuisine où le harcèlement est souvent réel », témoigne Julien Lévy. Un sujet abordé avec humour. Dans la peau d’un chef tyrannique, le comédien fait répondre au public « oui chef », même à la question : « Où as-tu rangé les haricots verts ? » Au fil des sketchs défilent des personnages comme Maïté, Norbert et Jean ou les candidats de “Top Chef”.
L’engouement pour les émissions de télévision à la gloire de la carotte est lui aussi pointé du doigt avec espièglerie. Après huit représentations qui ont connu un beau succès, Julien Lévy a définitivement pris goût à la scène. Entre rêves de monter une comédie musicale et d’ouvrir un restaurant à son image, il va continuer longtemps de faire saliver les théâtres.
Infos pratiques
Du 15 au 18 mars au Théâtre de Poche, 10 rue El Alamein, à Toulouse, à 20h30. Tarif 8€ et 10€. Information et réservation 05 61 48 25 52 et theatredepoche@laposte.net
Le plus de la rédaction
Les spectateurs retrouveront également “Oui chef” le 21 et le 22 avril dans le cadre du Printemps du rire. Du 20 avril au 6 mai, la 22e édition du festival d’humour toulousain promet de belles découvertes, avec la présence de nombreux jeunes humoristes. Au programme également, de la musique avec les Trash Croutes et des shows de comiques comme Philippe Souverville ou Vincent Moscato.
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