Depuis près d’un an, Nadjib Bedani, jeune Toulousain installé à Paris, met en avant des anonymes ayant un impact positif sur la société à travers des portraits filmés plein d’enthousiasme. Le projet, baptisé Human Nadj, regroupe déjà une quarantaine de rencontres diffusées sur Facebook et YouTube. Un concentré d’humanité.
Nadjib Bedani ne se sépare jamais de sa caméra. Une fusion née au collège Maurice-Bécanne : « Une prof nous avait fait créer un journal télévisé. C’était la première fois que je me donnais à fond pour un devoir scolaire sans me soucier de la note. » Il prend ensuite l’habitude de filmer ses vacances, notamment en Algérie, d’où sont originaires ses parents. Des premiers vlogs (blogs en vidéo) destinés à sa famille.
Au lycée des Arènes, c’est un autre professeur qui l’incite à passer le concours de Sciences Po. Malgré l’échec, il acquiert le goût de la transmission et intègre l’École supérieure du professorat et de l’éducation (Espe) dans l’idée d’enseigner à l’étranger, tout en travaillant dans un magasin de sport.
Le déclic survient lors d’un stage à Jakarta, en Indonésie. « Je me suis retrouvé à filmer des interventions dans des écoles et j’ai réalisé à quel point la caméra provoquait des réactions extraordinaires sur le plan humain », explique-t-il. Ces deux mois en immersion l’ont aussi éveillé à la bienveillance : « Là-bas, l’étranger est vu positivement, on cherche à s’enrichir de ses compétences. »
En 2017, de retour en France, en pleines élections présidentielles, le climat de division lui donne envie de se lancer dans des portraits vidéos d’anonymes au parcours inspirant. Pour cela, il opte pour une utilisation active des réseaux sociaux afin de « franchir le cap entre virtuel et réel ». « Au lieu de simplement liker ou partager un contenu, je prends directement contact et filme la rencontre sans trop de préparation, pour mettre en avant une initiative à travers l’humain qui l’incarne », explique Nadjib Bedani.
C’est par ces mots “Selamat Pagi” – bonjour en indonésien – que commencent les vidéos Human Nadj. Tout en spontanéité, ces portraits de cinq minutes, comme un clin d’œil aux cinq ans de notre vie que nous passerions sur les réseaux sociaux, sont suivis par plus de 5 000 personnes. Désormais installé à Paris, Nadjib Bedani admet rêver de transposer le projet à la télévision. Tout en précisant d’un sourire malicieux : « On ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où on va ! »
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