Mémoire. Le dernier roman de Christian Signol, Nos si beaux rêves de jeunesse, nous transporte à l’époque du Front populaire dans la Ville rose. Il raconte la vie d’un jeune couple dont le destin oscille entre espoirs et dure réalité. Documenté et écrit avec des mots simples, ce nouveau roman du quercynois Christian Signol est en filigrane un témoignage personnel.
Par Kevin Figuier
« Toulouse est une ville qui m’est cher », plaide Christian Signol. Le discret écrivain à succès, aujourd’hui âgé de 68 ans, publie un nouveau roman axé sur la Ville rose durant le Front populaire jusqu’aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale. On suit le train de deux vies rassemblées par l’amour, celui d’Etienne et de Mélina, dit Lina, qui débute à leur préadolescence dans un village aux dessins de coteaux et de Garonne. C’est l’histoire d’une vie qui cherche l’espoir dans des jours meilleurs en s’émancipant socialement.
« Je m’étais promis d’écrire sur la ville de Toulouse », explique Christian Signol. Pour rédiger ce livre, il a puisé dans ses souvenirs. « Mes grands-parents, mes parents et mes enfants ont vécu à Toulouse. Ma grand-mère était dans le quartier Saint-Cyprien, ma famille avait une boulangerie rue Réclusane et non loin de là, il avait une habitation qui nous appartenait rue de l’Amiral Galache », étaye le quercynois. Des éléments géographiques que l’on retrouve dans son roman et à l’écoute de ce témoignage, cette dimension du réel prend davantage de substance quand on prend en compte le travail de documentation. « Avant, il fallait aller dans les bibliothèques puis dans les salles d’archives pour se documenter. Pour ce roman, je suis allé sur Internet pour trouver sur les moteurs de recherches les éléments nécessaires » et permettre l’immersion au temps du Front populaire.
« Toulouse est une ville chaleureuse, gaie et même si je n’y passe que plus que rarement, pas grand-chose n’a changé »
Il a fallu une année pour écrire ce 34e roman, « huit mois pour l’écriture, quatre de plus pour la réécriture », confesse Christian Signol. Quand on souhaite savoir pour quel type de lecteurs il veut s’adresser, il répond sans prétention qu’il « essaie d’écrire pour tout le monde et non pour les élites ». Il est vrai que le style de Christian Signol est simple, voire peut-être trop simple notamment dans les dialogues. Néanmoins, l’effort de description par le romancier impose naturellement au lecteur cette facilité d’imaginer les paysages et décors au fil des pages.
On pourrait penser, de prime abord, que le roman s’adresse à un public à l’âge respectable mais les thèmes abordés transcendent les générations. Ce bouquin nécessite néanmoins de se souvenir des cours d’Histoire mais relate avec fidélité la vie des villages du Sud-Ouest avec des personnages humbles faits de silences. Christian Signol raconte dans son roman Nos si beaux rêves de jeunesse ce que toute famille veut pour ses progénitures, l’émancipation sociale par les études et le travail pour lutter contre le déterminisme social.
Encadré :
Nos si beaux rêves de jeunesse, en vente depuis le 1er octobre, prix 21,50€
Résumé : « Le grand jour arriva enfin, et les invités se retrouvèrent place du Capitole à dix heures du matin, dans la lumière chaude de ce bel été. Lina portait une jupe plissée couleur crème, un tailleur en jersey taille basse, et un chapeau cloche de la même couleur qui emprisonnait ses cheveux rassemblés en chignon ; Etienne, une chemise blanche ornée d’une lavallière et un pantalon d’un noir luisant qui lui donnait une allure espagnol. »
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