LOUP-GAROU. Avec ses Nuits de la pleine lune, la Cave Poésie offre chaque mois la possibilité à tout un chacun d’exprimer sa fibre artistique. Une vraie scène ouverte en forme d’espace de liberté totale. Surprises garanties !
©DR
Les nuits de pleine lune sont l’objet d’une foule de mythes, plus ou moins scientifiques. Certains les accusent de nuire au sommeil, d’autres affirment qu’elles favorisent les naissances. Une chose est sûre, depuis une vingtaine d’années à Toulouse, elles sont l’occasion de soirées uniques organisées à la Cave Poésie. Chaque mois, 12 artistes d’un soir ont 10 minutes pour s’exprimer dans les disciplines de leur choix (musique, théâtre, poésie, lecture…), même les plus farfelues.
« On ne connaît pas la date exacte de la création du concept mais c’est René Gouzenne, qui en est à l’origine. Il voulait que la Cave Poésie soit le lieu de la spontanéité. Il aimait, par exemple, repérer des gens dans la rue pour les faire jouer ensuite sur scène. Les Nuits de la pleine lune ont été un prolongement de cette envie, une scène ouverte à tout le monde et toutes les disciplines », explique Maéva Guarnieri-Druart, salariée de la structure. Jusqu’à son décès en 2007, c’est René Gouzenne qui chapeautait directement ces nuits, aussi mystiques que la pleine lune. Il n’était pas rare alors d’assister à de grandes veillées, jusqu’à 4h du matin, sans limite de nombre d’inscrits ni de temps de passage. Aujourd’hui, les choses ont un peu évolué mais l’esprit est resté le même.
Depuis trois ans, c’est Maéva qui a repris le flambeau. Dans son carnet, elle note les inscriptions et demande seulement le genre de la prestation :
« Il n’y a aucun autre filtre, les sélectionnés sont les 12 premiers à avoir appelé. Il y a de tout. Des gens qui ne sont jamais montés sur scène comme des compagnies ou artistes voulant se tester. »
Hormis quelques mois creux, l’affiche est en général très rapidement complète et comporte régulièrement son lot d’ovnis, de torturés venant crier leur mal-être ou de performances pour le moins originales comme récemment un groupe de femmes se coupant les poils pubiens sur scène. « C’est ce qui est intéressant. Même s’il nous est arrivé de repérer des gens et de les programmer par la suite, il ne s’agit absolument pas d’un tremplin. Nous ne sommes pas là pour juger la prestation mais pour offrir un espace de liberté comme il n’en existe plus beaucoup », affirme la jeune femme.
Avec ses successions de moments magiques et d’autres plus déconcertants, le concept agit en tout cas à chaque fois comme un vrai ascenseur émotionnel pour le public. Une véritable expérience de spectateur où l’on se rend sans autre attente que celle d’être surpris.
Jeudi 12 janvier à 21h, Cave Poésie, www.cave-poesie.com, 3 euros.
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