Le nouveau directeur du Théâtre national de Toulouse a pris ses fonctions en janvier dernier. Après avoir parcouru les scènes du monde, il se pose dans la Ville rose pour approfondir son travail. Avec une obsession, attirer ceux qui n’ont jamais osé pousser les portes d’un théâtre. – Monique Castro
© Franck AlixNé à Varna en Bulgarie en 1969, Galin Stoev suit des cours de théâtre dès l’âge de 7 ans. « Ma mère espérait qu’ainsi je serais moins distrait à l’école », explique-t-il. Diplômé de l’Académie nationale des arts du théâtre et du cinéma de Sofia, il monte des spectacles dès 1991. Très vite, il rencontre le succès et travaille dans « des lieux prestigieux autant que dans les petits théâtres clandestins ». Las de passer d’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre, il rêve de se poser sur un territoire pour creuser sa pratique. Le ministère de la Culture lui offre Toulouse.
En 2005, il avait créé sa compagnie Fingerprint à Bruxelles où il résidait. Il mettait en scène des pièces classiques comme celles de Marivaux qu’il affectionne : « Sa langue est d’une telle subtilité qu’on ne peut pas la traduire. » Parmi ses contemporains, il se sent particulièrement proche d’Ivan Viripaev, chef de file de la nouvelle dramaturgie russe dont il a monté une de ses pièces en décembre au TNT.
Les mises en scène de Galin Stoev sont enlevées et rythmées. Celui qui fait confiance à l’intelligence du public rappelle «qu’une œuvre se valorise par la qualité émotionnelle qu’elle offre. Quand le spectateur va au théâtre, il paie pour vivre pendant deux heures ce qu’il ne vit pas ailleurs», estime-t-il.
Soucieux d’élargir son public, le nouveau directeur prépare l’opération “888 ambassadeurs du TNT”, le nombre de sièges dans la salle. « L’idée est de proposer aux spectateurs les plus fidèles de s’acheter un fauteuil le temps d’une saison. Ils auront leur nom inscrit sur le dossier et l’obligation d’offrir ce fauteuil une fois dans l’année, à quelqu’un qui n’est jamais allé au théâtre», précise-t-il.
Selon sa volonté, le hall d’accueil sera désormais transformé en espace de vie où chacun pourra venir prendre un café, manger un morceau ou lire. « C’est un signe fort pour dire aux gens qu’ils peuvent entrer mais pas obligatoirement pour voir un spectacle. Et un jour, peut-être qu’ils franchiront le seuil et rentreront dans la salle », espère-t-il.
La rédaction
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