Conceptuel. Jusqu’au 16 octobre, la Galerie Richard Mutt installe sa première exposition à Toulouse. Sans adresse fixe, c’est au Novostore, dans le quartier St Cyprien, que la galerie expose des œuvres inédites des artistes renommés Damien Aspe et Daniel Firman.
Par Myriam Balavoine
Dans une époque où les galeristes croulent sous des charges de plus en plus lourdes, la galerie Richard Mutt innove. Sans adresse fixe, donc sans loyer annuel ni charge fixe, Emeric Ducreux, son directeur, se libère des contraintes. « Nous avons la chance d’avoir de grandes écoles d’art. Le but d’une galerie est de permettre aux artistes, une fois diplômés, d’exposer leurs œuvres, développer leurs carrières. Malheureusement, trop peu de galeries survivent… » explique le galeriste. C’est avec Damien Aspe, artiste toulousain, qu’il développe l’idée d’une galerie itinérante, permettant aux artistes, au-delà des enjeux économiques, des projets artistiques plus expérimentaux.
C’est dans la vitrine de l’agence de communication Novo, installée place de l’Estrapade depuis le mois de mai, que la galerie Richard Mutt a choisi d’établir sa première exposition. Le lieu regroupe trois activités différentes : l’agence de communication et ses 10 collaborateurs, le Novolab, un espace partagé avec des outils 2D, 3D et grands formats, dédié aux créatifs et le Novostore, vitrine modulable vouée à accueillir l’art et le design. Pour le directeur Frederic Delrieu, les œuvres de Damien Aspe et Daniel Firman, artistes français installés à New York, pour la plupart produites sur place, concordent parfaitement avec « la vocation du lieu d’exposer et commercialiser des objets autour du design global, de mixer graphisme et art contemporain, et de s’ouvrir aux créateurs indépendants ».
A la frontière entre centre d’art et galerie commerciale, la galerie Richard Mutt a pour but de permettre à un public nouveau et élargi d’accéder à l’art contemporain. « Le public doit faire vivre ce genre d’évènements. L’art ne se regarde pas de loin, pour le comprendre, il faut venir à la rencontre des artistes », explique Emeric Ducreux. Sa galerie ouvre la porte à une nouvelle manière de présenter les œuvres en faisant bouger les codes du très confidentiel marché de l’art contemporain.
“If you see something, say something”, nom de l’exposition, provient d’une campagne de communication américaine en rapport avec les attentats. En transposant cette phrase dans l’univers de l’art contemporain, Damien Aspe et Daniel Firman lui amènent une tout autre signification et dimension. Les deux artistes proposent un travail conceptuel et minimaliste autour de l’outil informatique, dont les œuvres se répondent les unes aux autres. « Chaque œuvre va très loin, en rapport avec l’actualité mondiale. Elles posent les questions du travail, du rôle et de la représentation de l’artiste. » développe Damien Aspe. L’artiste, qui a été l’assistant de Jean Dieuzaide durant 2 ans, mène une réflexion unique autour de l’outil numérique, et souhaite « en démontrer les aspects positifs et négatifs aves l’idée de retranscrire l’époque dans laquelle nous vivons ». De manière non conventionnelle, les deux artistes utilisent le matériel pour représenter l’immatériel.
Le + : Une double édition sérigraphique, signée des deux artistes et éditée en seulement 30 exemplaires, est mise en vente au prix de 500 euros, un prix très bas au regard de la côte de ses auteurs. Les bénéfices des ventes seront dédiés au financement du prochain évènement de la galerie.
Infos pratiques :
Novostore, 25 – 27 rue Réclusane, place de l’Estrapade, 31 300 Toulouse
Du lundi au vendredi 9h30-12h30 et 14h30 – 18h30.
Renseignements : 06.32.95.83.74
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