Première. L’Espace Culturel Altigone recevra le dieu du théâtre Francis Huster, le 10 avril 2015 à 21 heures, à l’occasion de son seul en scène Dans la peau d’Albert Camus. Cette année, le comédien pourrait d’ailleurs tourner la page Camus, après avoir honoré sur scène la mémoire de l’écrivain pendant plus de vingt ans.
Par Simon Pialat
Francis Huster fera-t-il salle comble à l’Altigone, la semaine prochaine ? Il y a fort à parier que le public répondra présent au seul en scène de l’acteur, célèbre pour ses 10 ans à la Comédie française, ses nombreux projets artistiques et ses 15000 exemplaires écoulés d’Albert Camus, un combat pour la gloire. Vif succès qui a amené l’auteur à adapter son ouvrage en spectacle vivant, en s’immergeant dans la peau du personnage. «On m’a demandé de faire des soirées pour raconter sa vie et les secrets de celle-ci, et la raison pour laquelle il est devenu l’un des écrivains les plus connus et lus au monde, derrière Maupassant, Molière et Victor Hugo. Aux États-Unis, ce concept prend le nom de Masterclass» explique Francis Huster. Pendant près de 1h30 sur scène, ce dernier incarne et ressuscite l’écrivain, philosophe et journaliste engagé, apportant un regard neuf sur la société d’hier et d’aujourd’hui : guerre d’Algérie, nazisme, terrorisme, implication de la France sur le plan géopolitique… «Pour le faire revivre, ma pièce est très axée sur ce que faisaient les Américains : j’arrive sur scène, je pars puis je reviens. Je parle aux gens et leur raconte des histoires d’Albert Camus. C’est très convivial» rajoute-t-il.
Le comédien n’en est encore qu’à la genèse de son spectacle, si l’on ose comparer ses 30 représentations aux 963 prestations de La Peste, pièce adaptée de l’œuvre éponyme de Camus. Cette dernière avait valu à l’écrivain un prix Nobel de la littérature en 1957, bien après sa publication. Fort de sa notoriété et du succès de l’ouvrage, le comédien a quant à lui franchi le cap du million de spectateurs, après avoir passé 21 ans à honorer la mémoire de son idole sur scène. Cette initiative, il la doit en grande partie à son aîné Jean-Louis Barrault, lui-même autrefois grand ponte du milieu théâtral. «Je l’ai rencontré quand j’étais jeune et j’ai passé 30 ans à ses côtés. C’est lui qui m’avait demandé d’interpréter La Peste.» Mais il sera bientôt l’heure pour Francis Huster de tourner la page Camus, après de bons et loyaux services rendus à son mentor. «Cette année, c’est probablement un dernier hommage que je lui rends. Cela va me faire tout drôle quand je vais le quitter.»
La célébrité peut déjà se consoler grâce à ses nombreux projets. Elle interprète depuis septembre dernier, à Paris, Le joueur d’échecs de Stephan Zweig, auquel elle a aussi dédié l’ouvrage Le Nobel Oublié. Toujours dans la capitale, le comédien se lancera prochainement dans une comédie américaine et doit jouer L’affrontement dans le cadre d’une tournée. «Avec Camus, Zweig et le prêtre, je vais donc interpréter trois personnages en parallèle» constate-t-il. Cerise sur le gâteau : celui-ci prépare son retour au cinéma. Deux films devraient sortir en 2017. «J’en tournerai un en tant qu’acteur, et l’autre en qualité de metteur en scène.» Francis Huster a donc encore un planning très chargé, pour les années à venir.
Quelques mots sur l’Altigone
L’Altigone est né en 1988 dans la commune de Saint-Orens de Gameville. Le 10 avril, l’espace culturel accueillera pour la première fois, dans sa salle de spectacle de 600 places, la pointure Francis Huster. Une nouvelle saison théâtrale débutera en septembre 2015. D’ici là, il prévoit notamment des galas de danse et de musique pour le mois de juin.
INFOS PRATIQUES
Espace Culturel Altigone
Place Jean Bellières 31650 Saint-Orens de Gameville
Site : http://www.altigone.fr/
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