Un trio de base et des invités prestigieux qui se relaient chaque soir durant une semaine pour revisiter les standards du jazz. C’est une tradition de la grande époque du genre que Le Taquin remet au goût du jour avec la troisième édition du festival Jazz Week.
Pas de fashion-week à Toulouse. En janvier, c’est le jazz qui est à la mode dans la Ville rose. Pour la troisième année consécutive, Le Taquin organise la Jazz Week. « Un petit festival à l’ancienne », comme le décrit le programmateur du lieu Loris Pertoldi, destiné à transporter les aficionados du genre dans la grande époque des clubs de jazz, où un trio de base accompagnait des solistes différents chaque soir. « C’est une vraie tradition qui s’est un peu perdue. Auparavant, des formations jouaient régulièrement une semaine au même endroit.
Comme une sorte de résidence en public, qui permettait au son de se développer pour gagner chaque soir en qualité. Nous avons souhaité raviver cette façon de faire sans nostalgie, en l’actualisant », raconte Loris Pertoldi. Une initiative soufflée par l’incontournable Christian “Ton Ton” Salut, sorte de gardien du temple jazz toulousain.
Avec Julien Duthu à la contrebasse et Laurent Fickelson au piano, le batteur complète ainsi le trio rythmique à l’œuvre durant la semaine. Chaque soir, ils accompagneront des invités de prestige. « Ce sont tous des pointures dans le monde du jazz qui ont joué avec les plus grands. C’est assez rare de les voir en club et encore plus à Toulouse » se félicite le programmateur. Le guitariste Christian Escoudé, le saxophoniste Éric Prost, la chanteuse américaine Sara Lazarus ou encore Claude Egéa, ancien première trompette de l’Orchestre du Capitole, revisiteront chacun à leur manière les standards du jazz via des hommages à Wayne Shorter, Chet Baker ou Horace Silver. Une façon de résumer les principales lignes de cette musique : swing, groove, blues, improvisations…
Avec la Jazz Week, les sept passionnés qui ont ressuscité il y a trois ans Le Mandala, l’emblématique boîte de jazz qui avait enfiévré les soirées toulousaines pendant 30 ans, ont créé un événement fidèle à l’esprit du lieu. « Le but est de casser l’image de musique d’ascenseur et de montrer, au contraire, le côté populaire et vivant du jazz. Ce format sans sonorisation ni grande scène, avec les musiciens tout proches, c’est la meilleure condition pour écouter des virtuoses. On ne remplit pas la salle de chaises volontairement pour que des gens puissent rester debout et participer pleinement. Quand ça tricote, le public réagit et applaudit, c’est très dynamique », lance Loris Pertoldi. Ce dernier assure ainsi que s’il nécessite beaucoup d’érudition pour le jouer, le jazz est une musique accessible à tous et festive. Dont on dit d’ailleurs qu’elle s’écoute avant tout avec les pieds.
En tout cas, malgré les deux ans de travaux entre la disparition du Mandala et la naissance du Taquin, le dernier club toulousain a réussi à maintenir la flamme du jazz dans la Ville rose. « Il y a ici une vraie culture du genre. C’est la ville qui compte le plus de musiciens en France par rapport à sa population active et le jazz est une formidable école qui ouvre à tous les autres styles », conclut Loris Pertoldi.
Du 16 au 20 janvier, au Taquin
23, rue des Amidonniers
05 61 21 80 84
www.le-taquin.fr
Un lieu bien vivant
Depuis son ouverture en 2016, plus qu’un club de jazz, Le Taquin se veut un espace d’aide à la création mais aussi d’expositions, de partage et de vie de quartier qui acceuille toutes les générations, via notamment un restaurant ouvert en semaine le midi. Le soir, quelques planches sont à grignoter au bar.
Commentaires
Christian Kitzinger le 08/10/2024 à 14:35
Que ce lieu perdure ! Un véritable atelier de la vie où chacun s'auto-active par le partage sensuel et intelligent de la musique vivante.