AUTODERISION – L’humoriste Bun Hay Mean, alias Chinois marrant ou BHM, jouera la première partie du spectacle d’Anthony Kavanagh au Zénith de Toulouse, le 19 novembre. Le jour suivant, BHM se produira seul sur la scène de La Comédie de Toulouse avec son one man show « La légende de Bun Hay Mean ». Son humour décapant va vous faire rire jaune.
Par Kevin Figuier
« Je m’appelle Bun Hay Mean (prononcez Boune-Aïe-Mine), c’est un nom bizarre hein ? On dirait le nom d’une maladie. ‘’Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment mais j’ai la Bun Hay Mean…’’ ». D’emblée, l’humoriste joue l’autodérision. Considéré par ses pairs comme ‘’le chaman de l’humour’’ ou encore le ‘’Dragon ball Z de la vanne’’, Bun Hay Mean ou BHM essaie dans son one man show de « donner une définition à son alter ego ». « C’est une quête d’identité à travers un personnage fictionnel, est-ce que je suis Chinois ou Français par mon travail, mon attitude ou encore mon orientation sexuelle ? », s’interroge l’humoriste.
Dans son spectacle ‘’La légende de Bun Hay Mean’’, il mixe stand-up, sketches ainsi que des moments d’improvisation, ce qui rend à ce wok humoristique un écho puissant à la réalité, du moins la réalité qu’il a pu vivre. Ses anecdotes glanées dans la vie quotidienne à Paris n’épargnent personne, il joue avec les clichés qui collent aux gens en fonction de leur origine, de leur prénom ou encore à cause de leur tenue vestimentaire. « Les gens pensent que je suis PD car en me regardant de dos on dirait Gloria Gaynor ! », narre-t-il. D’ailleurs ce look improbable et tellement cliché s’est créé avec des « fringues récupérées » à Paris.
Avec une apparence survoltée sur scène, toujours prêt à dégainer de son pistolet-mitrailleur ses blagues, BHM est en fait un homme réservé et consciencieux.
« Le public en province est beaucoup plus réceptif »
Né près de Bordeaux en 1981, Bun Hay Mean a eu une jeunesse « hyper-timide ». Sino-cambodgiens, ses parents fuient le régime autoritaire de Pol Pot, s’installent d’abord à Toulouse dans le quartier du Mirail. « Une vie dure », détaille-t-il. Jeune, il est conscient d’être « différent ». « J’ai décidé d’assumer mon anormalité car au fond c’est normal », explique BHM avant d’ajouter qu’il « a passé quinze ans de [sa] vie à ne pas savoir comment [s]’exprimer ». Sa mère travaille comme femme de ménage et son père est ouvrier dans le monde de l’automobile. La Ville rose est « un symbole » et c’est donc par Toulouse que sa « tournée en province » débutera. S’il avoue « appréhender » car il s’agira d’un test pour l’artiste, il est déjà convaincu de « passer un bon moment » ; que « la salle soit remplie ou non ». « Le public en province est beaucoup plus réceptif et heureux ». « Les Parisiens sortent pour sortir : ‘’J’ai payé ma place, fais-moi rire’’ », analyse Bun Hay Mean.
Après avoir quitté Bordeaux à l’âge de 24 ans, il joue dans les cafés parisiens et est repéré par une tête chercheuse du Jamel Comedy Club. « C’est ma tête qui vous fait rigoler ? Il faudra s’habituer, je suis le futur », étaye l’humoriste sur scène. De fil en aiguille, il rencontre Alain Degois qui deviendra le metteur en scène pour ce spectacle ‘’La légende de Bun Hay Mean’’. Tous les trois premiers jours de la semaine, il se met à l’écriture. Il peaufine de manière « perpétuelle » son spectacle mais pense aussi à des « expérimentations ». Un « projet TV, un court-métrage et une BD » sont dans les rails du trentenaire. Ultime argument pour vous convaincre d’aller voir BHM selon ses termes, « pour une place achetée, c’est un Chinois offert ».
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