Chaque année, l’Agit, compagnie itinérante emblématique de la ville, se met au vert aux Argoulets. Cette 16e édition de l’Agit au Vert, organisée du 30 août au 1er septembre, permettra une nouvelle fois d’apprécier le savoir-faire maison en termes de théâtre militant et festif.
© Samuel LahuTraditionnellement, l’Agit au vert est le dernier festival de l’été à Toulouse. Ou le premier événement de la rentrée culturelle, c’est selon. Un timing idéal et un entre-deux qui correspond parfaitement à cette troupe de théâtre jamais aussi à l’aise que dans l’inconfort, experte dans l’art de débarquer à l’improviste. Pour ceux qui ne la connaissaient pas encore, en 2016, la réalisatrice Léa Fehner avait tiré une fiction de l’histoire de la troupe, fondée par ses parents, avec son film “Les Ogres”. La plupart des membres y jouaient leur propre rôle et le joyeux et contagieux bordel qui jaillissait alors de l’écran avait rencontré un joli succès populaire.
Sans jamais renoncer à l’itinérance et à son souhait de porter le théâtre là où il n’y en a pas ou peu, l’Agit a tout de même jeté l’ancre à Toulouse au début des années 90. « Nous sommes passés d’une itinérance majuscule à une itinérance minuscule. Nous avons commencé de manière classique en vendant et tournant des spectacles avant de nous lancer dans une dynamique de projets territoriaux beaucoup plus construits en collaboration avec des associations de quartiers populaires, ou des associations rurales », raconte François Fehner, fondateur et responsable artistique de la troupe. L’Agit au Vert, tout comme Empalot s’Agit(e), l’autre événement annuel organisé par la structure, illustre parfaitement ces propos. Pour la 16e édition du premier, 15 caravanes s’installeront à nouveau aux Argoulets. Le menu, plus condensé que ces dernières années en raison de soutiens moins importants, mêlera tout de même théâtre, arts de rue, cirque contemporain, concerts, spectacles jeune public, lectures…
Les festivités commenceront par un apéro en guise de lecture musicale autour de Tchekhov, auteur fétiche de la maison. Le clin d’œil désormais historique en direction du cirque sera plus qu’appuyé avec la famille Goldini qui viendra présenter Les Robinsonnades du roi Midas, la compagnie du Vide et bien sûr, la complicité du Lido voisin. Rayon théâtre : quatre “Conférences de poche de Nokill”, “ConSidérationS”, duo intime pour espaces publics de la compagnie Madame Riton, “Qu’on en parle plus”, pièce inspirée du “Voyage au bout de la nuit” de Louis-Ferdinand Céline, par la compagnie Rhapsodies Nomades ou encore “Nous étions debout et nous ne le savions pas” de Catherine Zambon, création à venir de l’Agit présentée en état de fabrique.
Pas sûr que ces noms évoquent grand-chose au public, mais le festival a fait ses preuves dans sa capacité à aiguiser le goût de la découverte et la promesse sera tenue : 15 spectacles festifs et agités. « Cette année, la programmation a été plus collective que d’habitude. Il n’y a pas de thématique, ce sont les coups de cœur des uns et des autres », avance François Fehner. Encore un bazar en apparence, mais des textes qui disent tous quelque chose de notre société et la bousculent. « On aime l’humour acide et intelligent qui essaye de s’adresser à tous les publics. Bref, du théâtre populaire. Et parfois, on y arrive ! »
Des gourmandises pour le corps et l’esprit
Entre chapiteaux et espaces de jeu, spectateurs et artistes ont la possibilité de se retrouver à la buvette d’Amande et du petit resto de Fanette, pour échanger autour d’un verre, d’une assiette ou feuilleter un livre de la librairie itinérante Amalante.
Infos pratiques
Du 30 août au 1er septembre, agit-theatre.org
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