D’étranges personnages ont fait leur apparition sur un mur de la rue des Anges, dans le quartier des Minimes. Ils sont le fruit du travail de Nicolas Giraud, alias 100Taur qui investit ce lieu jusqu’à la fin du mois de janvier. Rencontre avec un artiste toulousain à l’univers surréaliste et onirique.
© Franck Alix
C’est une “toile” aux dimensions impressionnantes : 65 mètres de long sur 6 mètres de haut. Depuis plusieurs jours, l’artiste 100Taur a pris ses quartiers sur le mur du bâtiment du club de pétanque de la rue des Anges, dans le quartier des Minimes. Un espace que lui a confié la mairie en lui laissant une totale liberté. « C’est assez rare d’avoir un tel de terrain de jeu à Toulouse. D’autant que je peux m’y exprimer librement », commente l’intéressé.
100Taur a décidé de peindre ici son propre bestiaire. Une armée de personnages colorés : des éléphunks, contraction d’éléphant et funk, un chat, des oiseaux casqués, un Minotaure chauve-souris ou encore une bonne poire en référence à son caractère. Des sculptures en 3D côtoieront aussi les limaces oranges qui ponctuent le mur. La limace, c’est mon gimmick. Elle occupe d’habitude le second plan, j’ai eu envie de lui donner plus de place.
Alors que certains graffeurs ont une approche contestataire, l’artiste s’inscrit plutôt dans le mouvement Low Brow. Né à la fin des années 1970 aux États-Unis, ce courant développe une approche surréaliste de la pop culture. Dans sa fresque des Minimes, 100Taur réinterprète notamment des figures appréciées de ses deux enfants comme Bob l’éponge, Mickey ou le Yéti. « Je m’assagis, jamais je n’aurais pensé un jour mettre du fluo dans mes réalisations », glisse en souriant celui qui peint depuis l’âge de 16 ans.
Après une première année aux Beaux-Arts, « trop orientés sur le numérique et les installations », 100Taur décide de se former en autodidacte. Il bénéficie aussi des conseils de Marc Dautry, graveur et sculpteur installé à Montauban. « Il m’a appris son approche classique et à avoir une attitude d’artisan dans mon travail. »
100Taur se démarque aussi par ses collaborations éclectiques. Du Museum de Toulouse, à celui des Augustins, en passant par le couvent des Dominicains. Aux Minimes, il n’a pas oublié de glisser un clin d’œil aux joueurs de pétanque. Son père passionné de latin lui a ainsi traduit :”Nous vénérons la boule de pétanque et le cochonnet”. Ce qui donne : “Globos metallicos porculum veneramus”.
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