Le collectif Homodonneur dénonce une exclusion de fait des hommes bi et homosexuels du don de sang et de plaquettes. Une situation d’autant plus dommageable que le don et la transfusion de plaquettes sont particulièrement sécurisés.
Depuis le mois de juillet 2016, les hommes bi et homosexuels sont autorisés, sous condition, à donner leur sang et leurs plaquettes. Ces derniers doivent néanmoins justifier d’une stricte période d’abstinence sexuelle établie dans un premier temps à 1 ans, avant d’être réduite à 4 mois, en janvier 2020. Des conditions qui excluent environ 25000 donneurs alors que les dons de plaquettes sont particulièrement bien sécurisés grâce à une inactivation systématique qui détruit les agents pathogènes. Une situation “méprisante” et “dommageable pour les malades” que dénonce Frédéric Pecharman du collectif Homodonneurs. Tribune.
La transfusion de plaquettes sanguines est la thérapeutique qui permet, notamment, de maintenir en vie des personnes atteintes de leucémie en prévenant le risque hémorragique.
Si la fin de toute transfusion est de sauver des vies, le moyen le plus sûr pour y parvenir reste encore le prélèvement de personnes en parfaite santé, pleinement conscientes de la responsabilité de leur geste, totalement dévouées vis-à-vis des personnes receveuses et sélectionnées par des professionnels de santé selon des critères établis selon de rigoureuses bases scientifiques.
Et c’est sûr ce dernier point qu’il faut démontrer que nous sommes, depuis l’affaire du sang contaminé, davantage dans l’émotion que dans la raison.
Pour assurer une sécurité sanitaire optimale, outre la responsabilisation et la sélection des donneurs, la qualification biologique des dons au travers des tests réalisés sur chaque prélèvement, l’inactivation du plasma et des plaquettes permettent de détruire les agents pathogènes qui seraient éventuellement présents dans le produit sanguin prélevé.
C’est d’ailleurs ce procédé d’inactivation du plasma qui a permis la réintégration des donneurs homosexuels ou bisexuels dans le circuit transfusionnel pour ce type de don depuis la dernière révision de l’arrêté ministériel rentré en vigueur le 2 avril 2020.
Soulignons qu’Agnès Buzyn, à l’époque ministre de la Santé, a pris cette décision sans débats préalables et ceci doit être porté à son crédit : il n’y a pas lieu de tergiverser éternellement quand une technique permet de prélever à nouveau des donneurs sans risque aucun pour les receveurs.
Alors que les plaquettes sanguines sont également inactivées, nous sommes en droit d’exiger une réintégration dans les plus brefs délais.
C’est sans compter sur l’attitude de la Directrice de l’ANSM, la Dr Christelle Ratignier Carbonnel qui, dans son dernier courrier, invoque la démocratie sanitaire pour un infini débat collégial préalable tout en évitant soigneusement de fournir le moindre argument scientifique – si d’aventure il en existait un ! – qui s’opposerait au don de plaquettes des donneurs homosexuels ou bisexuels.
La politique doit reprendre ses droits et assumer la responsabilité qui est la sienne en matière de réglementation relative aux critères de sélection des donneurs de sang , et nous permettre – enfin – de sauver des vies !
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