À l’issue du 38e Concours des meilleurs jeunes boulangers de France, organisé par la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie, Vincent Richard s’est hissé sur la première marche du podium. Encore en apprentissage – il prépare son brevet professionnel au CFA de Muret – il affiche déjà une idée bien précise de son avenir.
Dès l’âge de 14 ans, Vincent Richard s’imagine la toque sur la tête et les mains dans le pétrin. Une idée qui ne le lâchera plus, malgré les avertissements : « Si mes parents m’ont soutenu, le reste de ma famille était plutôt réticent à cause de la difficulté du métier et des horaires contraignants. » Pas de quoi le décourager. Il débute son apprentissage et obtient la certitude de vouloir devenir boulanger.
Originaire de Castres, le jeune homme a d’abord décroché un CAP boulanger au CFA de Cunac (Tarn). « Là, j’ai pris l’option pains spéciaux », précise-t-il. Vincent Richard y parfait ses connaissances et acquiert la technique particulière pour façonner des pains aromatiques ou aux graines. Des compétences qu’il continue de développer au CFA de Muret, où il prépare son brevet professionnel.
Parallèlement, Vincent Richard fait ses armes en entreprise, dans la boulangerie Au pain par nature, à Frouzins. Il y travaille le pain biologique. « Pour avoir la certification, le produit doit être bio à 95 %. Les matières premières comme la farine doivent être bio et la fabrique doit se faire en différé du pain traditionnel pour éviter la contamination », explique-t-il. Une nouvelle corde à son arc.
« J’ai envie de m’essayer à beaucoup d’autres choses, mais toujours dans le milieu de la boulangerie », affirme le jeune homme, qui a déjà planifié toute sa vie professionnelle : « A 40 ans, je monterai mon affaire. Mais avant, je veux diversifier mon expérience. » Il souhaite ainsi exercer en tant que démonstrateur pour des moulins (test et vente de farine) ou encore partir à l’étranger pour découvrir de nouvelles techniques. Et même travailler au sein d’un hôtel de luxe.
Une ambition à toute épreuve que rien ne semble pouvoir arrêter. Pas même le rythme si particulier, propre à son métier : « C’est parfois frustrant de ne pas pouvoir sortir avec les copains aussi souvent que je le voudrais parce que je dois me lever à 4 heures du matin. Mais je fais cet effort par amour de ma profession. C’est une véritable passion pour laquelle je suis prêt à d’importants sacrifices. »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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