ENGAGEMENT – Le service civique connait un succès grandissant. Grâce à ce dispositif, des jeunes mènent des actions d’intérêt général, en échange d’une indemnité. Alors que les missions de l’année touchent à leur fin, l’association Unis-cité aide les 16 à 25 ans à mettre en valeur leurs compétences pour leur futur parcours professionnel.
Franck Alix / JT« Grâce à cette expérience, je sais ce que je ne veux pas faire dans la vie », lance Elia. Ce jeune de 19 ans s’apprête à mettre un point final à un an d’engagement en service civique auprès de l’association Unis-cité. Cet après-midi-là, lui et plusieurs volontaires planchent sur des questionnaires distribués par leur tuteur afin de faire le point sur leur expérience. Pendant plusieurs mois, ils ont notamment rendu visite à des personnes âgées en EHPAD ou à leur domicile. « Me confronter à la maladie d’Alzheimer a été difficile, mais mes missions ont été très formatrices », poursuit Elia. À côté de lui, Lucile, 21 ans, a confirmé son orientation : « Cela m’a permis de revenir à mes premières envies : devenir éducatrice spécialisée. Du coup, j’ai décidé de m’inscrire en DUT carrières sociales ».
Si l’on en croit Mareva Bayon, directrice d’Unis-cité Occitanie, ces deux expériences sont révélatrices : « Beaucoup de jeunes entrent en service civique sans savoir ce qu’ils veulent faire de leur vie. Cela leur permet souvent d’éclaircir leur projet ». Une étude menée par le Conseil économique, social et environnemental, en mai 2017, le confirme : six mois après leur mission, 75 % des anciens volontaires étudient ou travaillent. 20 % sont sans activité contre 37 % avant de s’engager en service civique.
Si le dispositif n’a pas pour vocation première d’insérer les jeunes professionnellement, la loi oblige néanmoins chaque structure à proposer un bilan des compétences et des savoirs acquis avec leur tuteur. Chez Unis-cité, qui accueille environ 160 volontaires par an à Toulouse, les jeunes bénéficient de ce suivi individuel tout au long de l’année, d’ateliers pour apprendre à faire un CV, une lettre de motivation ou à chercher de façon efficace des offres d’emploi en ligne. À cela s’ajoute un temps collectif afin de valoriser leur expérience. Ce jeudi 15 juin, des tremplins sont ainsi organisés par l’association afin de clôturer l’année. Les volontaires présenteront un bilan de leurs activités devant un jury composé d’entreprises, d’associations, de collectivités. « Le but n’est pas de favoriser une embauche directe, mais plutôt de permettre aux volontaires de mettre des mots sur leur expérience, d’être plus à l’aise en entretien et de gagner confiance en eux. Ils bénéficient aussi de conseils et de contacts de professionnels », poursuit Mareva Bayon. Un enjeu d’autant plus important que, selon la directrice, « les entreprises ne se rendent pas toujours compte de la valeur ajoutée du service civique ».
Chez Unis-cité, ce double accompagnement semble porter ses fruits. « Six mois après leur mission, 80 % de nos volontaires ont une activité. Ils sont en formation ou ont trouvé un emploi. Au-delà de l’engagement civique, c’est aussi un vrai tremplin », conclut Mareva Bayon.
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