L’association Experimentalbody propose, chaque mercredi, un labo de danse d’impro dans les rues de Toulouse.
Imaginez un lieu d’expériences où la danse permettrait de se connecter à soi-même, à son environnement, de se laisser aller à ce qui vient, dans le lien avec soi et avec ses partenaires…
Un lieu où, aux sources de votre danse, se trouve la connexion sensorielle à l’environnement qui vous entoure et aux personnes qui le traversent.
Entrer en dialogue avec l’espace, avec l’histoire et l’esprit de l’endroit, partager entre danseurs et avec une audience involontaire, le simple plaisir d’être dans le mouvement…
L’association Experimentalbody, créée il y a 4 ans par Alain Caillau dans le but de développer la pratique de la danse d’impro, propose depuis un an et demi un labo d’impro dans l’espace public. Il a lieu tous les mercredis matin à 9h30 dans des lieux différents de Toulouse, et est ouvert à tous :
« Danseurs ou non danseurs, jeunes, vieux, handicapés, tout le monde peut participer », explique Alain Caillau, président de l’association. « Quand j’ai créé ce laboratoire il y a un an et demi, avant le virus, j’avais l’envie très forte d’amener la danse et le mouvement dans la rue. C’est un événement dont l’objectif de créer du lien. J’insiste sur l’attitude d’ouverture vis-à-vis des gens qui traversent le lieu, le respect du lieu et des gens qui le traversent ».
Contrairement à certains événements de danse sur la voie publique qui ont eu lieu dernièrement en Occitanie, le lab d’impro d’ Experimentalbody n’est pas un lieu « de revendication ou de provocation ».
Outre l’objectif de créer du lien, l’intention est « de toucher le plaisir et la joie du mouvement, et de la diffuser dans l’espace », affirme Alain Caillau, qui a été rejoint dans son aventure par Rebecca Stevendart et Emilie Deschamps pour constituer un collectif.
Avec l’épidémie de Covid, l’initiative prend une nouvelle dimension, car la pratique de la danse continue malgré la fermeture des salles : « L’intérêt de l’espace public, c’est qu’il est toujours ouvert, gratuit, et il y a un public », poursuit Alain Caillau.
En guise de bande son, les oiseaux qui chantent, les bruits de la rue, la voiture qui passe, le chantier d’à côté, les conversations… Car chaque espace a sa propre musique.
« L’espace public est un commun qui appartient à tout le monde, et nous affirmons l’envie de récupérer ce qui nous appartient », revendique Alain Caillau. « L’espace est de plus en plus surveillé, privatisé, confisqué. La dimension politique de notre démarche consiste également à apporter la danse à des gens qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les salles réservées à une élite culturelle, de décloisonner les pratiques artistiques -car nous invitons des gens du théâtre, clowns, musiciens, on peut lire des textes, dessiner, peindre… ou juste regarder ! »
L’un des axes de réflexion d’Experimentalbody se porte sur la norme : l’espace public appelant des comportements normés, comment est accueillie cette sortie de la norme ? L’une des difficultés de ce lab, est qu’aucune considération esthétique ne doit intervenir : « Nous tentons de laisser tomber toute attente dans ce que nous voulons produire. Nous laissons se dérouler un processus sensible, l’expression de sensations, d’émotions, car nous voulons être dans la vérité : quand on touche la vérité, on est dans le beau… et ça se suffit à soi ».
Experimentalbody travaille en lien avec des groupes de danseurs d’impro internationaux, et d’autres labs d’impro existent, comme celui de Vienne en Autriche, qui danse également le mercredi à 9h30 ; un autre est en train de se constituer à Amsterdam.
A Toulouse, les candidats à cette danse sensorielle hors du commun sont prévenus par mailing liste tous les lundis pour indiquer le lieu de l’impro. Le prochain rendez-vous a lieu ce mercredi 14 avril à 9h30 au métro Esquirol et/ou à 10h à la sortie du métro de la Reynerie (dress code : être habillé de couleurs vives). Alors, laissez-vous tenter ; car si vous ne faites pas votre danse … qui la fera ?
Retrouvez Experimentalbody sur sa page Facebook ou contactez Alain Caillau par mail : alain@experimentalbody.org
Commentaires