Après l’école ou pendant les vacances, Speakablabla propose des activités de loisirs en langue étrangère pour les enfants. Ce club de langues au cadre familial permet aux plus jeunes de vivre une expérience d’immersion dans la culture d’un pays étranger… sans quitter Toulouse !
Riding horse. Ice-cream. Chocolate. Les propositions fusent pour alimenter la colonne des animations favorites et péchés mignons de la dizaine d’enfants présents, cet après-midi, dans la grande salle d’activité de Speakablabla, un club de loisirs en langues étrangères. Jeanne, Clarisse, Isolde ou Zacharie ont entre 6 et 13 ans et sont tous inscrits à ‘’speakholidays’’, un stage immersif en anglais, en plein cœur du quartier de la Cartoucherie, à Toulouse. « Nous essayons de reproduire les conditions d’un séjour linguistique. L’esprit familial est très important, car nous les poussons à s’exprimer comme s’ils débarquaient dans une famille étrangère », présente Christelle Bruguier-Soriano, la directrice du lieu dont le fonctionnement s’apparente à celui d’un centre de loisirs.Pour ce premier jour de stage, Peace Dranivah, une jeune enseignante d’anglais d’origine ougandaise, a concocté une séance de présentation. « Les enfants vont écrire d’où ils viennent ainsi que ce qu’ils aiment et détestent le plus. Les plus petits pourront faire un dessin, car certains ne savent pas encore écrire », détaille-t-elle en aparté. En présence du groupe, il est hors de question qu’elle prononce le moindre mot en français. Patiemment, elle répète les consignes qu’elle accompagne de gestes éloquents. L’exercice prend alors la tournure d’un jeu de mime ou de Pictionnary où les plus grands sont imbattables. En un clin d’œil, les instructions sont traduites et le vocabulaire s’étoffe : cat, brown, pencil, family… « Pour certaines activités, nous rassemblons les enfants par âge ou par niveau, mais en général, nous fonctionnons avec des groupes hétérogènes. Les plus grands épaulent les plus jeunes et cela les aide à formaliser leurs connaissances », explique la fondatrice du lieu avant de proposer un tour au parc.
Sur un coin de pelouse délimité par quelques plots, la petite troupe se réunit pour une partie de ‘’trafic light’’, la variante britannique de l’immémorial ‘’1, 2, 3, soleil’’. C’est Julien qui se charge de faire le maître du jeu. À ses différents ordres, green, yellow ou red, les participants doivent respectivement courir, marcher ou s’immobiliser pour tenter de franchir en tête la ligne d’arrivée. Bonne joueuse, Isolde (12 ans) laisse les plus petits gagner la partie. « Je viens depuis un an. D’abord pour voir comment cela se passait puis j’ai fait un stage de sept jours l’été dernier. Depuis, je suis là une semaine à chaque vacance. Mon anglais s’est amélioré d’un coup. Mais il faut dire que je voyage déjà avec mes parents, donc je peux le pratiquer », témoigne-t-elle.
De retour dans la grande pièce centrale qui fait office de salon et salle de jeu, tout le monde s’accorde un instant de liberté avant de se rassembler pour le goûter. Les uns s’affrontent dans un tournoi de baby-foot linguistique où chaque mot français entraîne une pénalité et le retrait d’un point. Plus loin, Adèle et Clarisse expédient une partie de ‘’Guess who’’, la version anglaise du ‘’Qui-est-ce ?’’ Après s’être lavé les mains, les neuf anglophones débutants se retrouvent autour de biscuits et de mandarines. Peace Dranivah insiste pour que le service se fasse « in english please ». « Les intervenants viennent tous de pays étrangers, ce qui nous permet d’élaborer des activités pédagogiques autour de leur culture d’origine. Sur la base de courtes interviews, les animateurs montent des expositions ou réalisent un petit film pour dépeindre leur pays et ses coutumes », indique la directrice. Après cette collation, tout le groupe se retrouve dans la salle principale pour terminer les fiches de présentation. Les enfants pourront ainsi ramener à leurs parents un échantillon de leurs activités. « Aujourd’hui, j’ai appris comment on dit brocoli et chou de Bruxelles », déclare Adèle. « Je sais très peu de choses en anglais. Je connais les couleurs et maintenant, comment dire mon nom », précise Zacharie.
À 17 heures, quelques parents, dont la maman de Jeanne, viennent récupérer leurs enfants. « Avec mon mari, nous souhaitions qu’elle améliore un peu l’anglais dont nous trouvons l’enseignement très rudimentaire à l’école. C’est son premier jour. Si cela lui plaît, l’an prochain, elle fera les journées complètes », promet-elle. Plus tôt, un petit groupe qui conversait en espagnol est sorti d’une salle voisine. « Pour le moment, nous proposons de l’anglais, de l’espagnol et de l’allemand. Mais c’est à la demande et je ne désespère pas de pouvoir élargir notre offre à toutes les langues. J’aimerais que nous puissions animer des ateliers de confection de pâtisseries orientales en arabe ou faire de la peinture en russe », songe la fondatrice de la structure.
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