Cartable. La semaine dernière, l’Académie de Toulouse présentait la carte scolaire pour la prochaine rentrée. Au total, 130 postes devraient être créés pour répondre à l’augmentation du nombre d’élèves et organiser le dédoublement des classes de primaire dans les zones en difficultés. Seront-ils suffisants ? – Grégoire Souchay
© Franck AlixChaque fin d’hiver, c’est devenu un rituel : la présentation de la carte scolaire pour l’année à venir. Alors que les inquiétudes grandissent dans les zones rurales de la région, l’agglomération toulousaine bénéficie d’une dynamique plus positive, avec 1 512 élèves supplémentaires attendus à l’automne prochain. Conséquence directe : la création de 130 nouveaux postes dans le premier degré en Haute-Garonne, l’ouverture de 123 classes et la fermeture de 66 autres. En réalité, il s’agit bien d’ajustements car « aucune fermeture d’école n’est prévue cette année » affirme Elisabeth Laporte, la toute nouvelle directrice académique des services de l’éducation nationale en Haute-Garonne.
Mesure phare lancée en juin 2017 par le gouvernement, le dédoublement des classes en zones prioritaires vise à limiter à 25 élèves les effectifs de CP pour les établissements labellisés REP, et à 12 élèves pour les CP et CE1 des écoles REP+. En Haute-Garonne, cette politique retient 48 postes, soit un tiers des effectifs supplémentaires. Les autres emplois viennent quant à eux soutenir les équipes existantes pour faire face à l’afflux de nouveaux enfants. Si, selon Elisabeth Laporte, « ces postes sont ventilés sur l’ensemble du département », la métropole toulousaine reste la grande gagnante avec à elle-seule 60 nouveaux postes : en plus de concentrer la plupart des zones prioritaires de l’Académie, c’est également là qu’ouvrent de nouvelles écoles, comme à Cugnaux ou à Villeneuve-Tolosane. À l’inverse, des classes sont supprimées dans les petites communes comme Montjoire, Villenouvelle et même dans certains regroupements pédagogiques (RPI) comme ceux de Franquevielle ou de Muret-Ox. Au-delà de ces décisions fermes, un certain nombre de situations sont encore indécises avec 17 ouvertures non confirmées et une vingtaine de classes hors Toulouse en sursis. « Attendons la rentrée pour avoir des éléments objectifs », soutient la directrice académique.
Mais déjà, certains jugent ces mesures « largement insuffisantes », à l’instar de Jean-Philippe Gadier, cosecrétaire départemental du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU : « La Haute-Garonne a le dixième moins bon taux d’encadrement des élèves du premier degré de l’ensemble du pays. » Pour le syndicaliste, « il faudrait créer environ 1 200 postes au total ». De quoi « limiter les effectifs maximums à 25 enfants en classes normales et vingt en zones prioritaires » mais aussi « reconstruire les anciens Rased (réseaux d’aides spécialisés, ndlr) ». Mais pour cela, il faudrait à la fois des enveloppes budgétaires plus importantes et des seuils d’ouverture de classe moins élevés. Pour protester contre ce manque de moyens, les syndicats d’enseignants (FSU, FO) et la fédération de parents d’élèves FCPE avaient boycotté la réunion du 13 février dernier où cette carte scolaire était présentée. En attendant le prochain point intermédiaire au mois de juin, le SNUipp-FSU a déjà lancé un appel à mobilisation pour la journée d’action interprofessionnelle du 22 mars.
Pour connaître les détails provisoires de la carte scolaire 2018, rendez-vous sur le site l’Académie : http://www.ac-toulouse.fr/dsden31/
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