Licencié à Balma, Raihau Maiau est le nouveau champion de France de saut en longueur. Avec sa performance à 8,22 m, le jeune homme d’origine polynésienne laisse derrière lui une année difficile, gâchée par une blessure au pied.
Hargne. Certaines blessures rapportent plus qu’elles ne coûtent. Celle de Raihau Maiau, contractée au talon d’Achille en juin 2016 suite à une chute à vélo, l’a privé des pistes pour un temps : « Les médecins pensaient que je ne pourrais pas poser mon pied avant six mois de repos » se souvient-il. Un an après l’incident, le voilà sacré champion. Un temps de récupération éclair pour Raihau Maiau qui garde un souvenir amer de son immobilisation : « Je sais d’où je viens. Ce qui ne tue pas rend plus fort ! » assure-t-il dans son accent polynésien.
Source. Sa Polynésie, celle qui l’a vu naître il y a 25 ans, s’est donc trouvé un nouveau champion. « Tout Moorea sait que j’ai gagné » se réjouit l’enfant du fenua. C’est sur les rares pistes disséminées sur ce bout de terre du Pacifique que Raihau Maiau a réalisé ses premiers exploits. En 2013, repéré lors d’une compétition par son futur coach Dominique Hernandez, il rejoint Toulouse. « Pour percer, je devais quitter la Polynésie. »
Acolytes. Sur les terrains du CREPS (Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportives),au rythme de deux entraînements par jour, le nouveau Toulousain entame alors sa montée en puissance. Son entraîneur, ex-préparateur physique du Stade Toulousain, ne le ménage pas. « Avec lui, c’est très intensif, glisse Raihau Maiau, mais il n’y a que comme ça que je pousse mes performances à fond. » Après des années de travail commun, la complicité entre ces deux-là ne fait aucun doute : « Il est comme un deuxième père », reconnaît l’athlète
Quotidien. Quand il ne bondit pas, Raihau Maiau est un étudiant (presque) classique en STAPS, à l’université Paul Sabatier. Pas question pour lui d’aménager ses horaires d’étude : « Je tiens à être comme les autres », assure celui qui vient d’obtenir sa première année de Master, option « entraînement sportif ».
Idéal. Mais le rêve de Raihau Maiau est ailleurs. Sur son île natale d’abord, sa « source », où il entend bien revenir puiser. Et à Tokyo, où les JO de 2020 attendent déjà leurs futurs athlètes.
Nicolas Leboeuf
La rédaction
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