La création d’un répertoire unique national centralisant toutes les listes électorales est l’occasion de lancer un grand toilettage de la liste toulousaine. Une opération qui aboutira à des milliers de radiations.
Jusqu’à présent, un citoyen ne s’étant pas inscrit sur les listes électorales avant le 31 décembre ne pouvait voter à aucun des scrutins de l’année suivante. À partir du 1er janvier 2019, cette date limite disparaît. Il conviendra de faire les démarches six semaines avant l’élection.
Ce changement fait suite à l’avènement de la réforme du code électoral. Celle-ci institue également la création d’un nouveau répertoire unique national concentrant toutes les listes électorales françaises. L’Insee en assurera la gestion et les mises à jour. L’institut des statistiques estime à près de 7 000 le nombre de radiations qu’elle opérera sur la liste toulousaine pour cause de doublons, de déménagements ou de décès de l’électeur. Chiffre auquel viendra s’ajouter les suppressions effectuées par les communes elles-mêmes.
À Toulouse, ce sont près de 20 000 radiations qui devraient être enregistrées. « Après l’envoi des cartes électorales lors des dernières présidentielles et législatives, 40 000 nous ont été retournées », constate Sacha Briand, adjoint au maire de Toulouse en charge des élections. Adresse incomplète, déménagement, nom d’épouse sur la boîte aux lettres tandis que le courrier est au nom de jeune fille, autant d’explications avancées par l’élu.
Après avoir recoupé les coordonnées postales avec les fichiers des parents d’élèves, celui de La Poste et celui des contribuables (avec autorisation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, la Cnil), la commission administrative chargée de la révision des listes électorales est parvenue à requalifier la liste. Mais restent encore des milliers de cartes électorales sans destinataires. Les noms qui y figureront seront alors radiés. « Nous tomberons ainsi à 235 000 électeurs toulousains en fin d’opération », affirme Sacha Briand.
Les personnes concernées, mais faisant l’objet d’une erreur, pourront alors contester leur radiation auprès d’une commission de recours, ou se réinscrire sur le site service-public.fr. Ce grand nettoyage est d’autant plus conséquent que la mairie de Toulouse dispose de la plus grande liste électorale de France, du fait que la commune n’est pas divisée en arrondissements : « Il s’agit d’un chantier d’ampleur. Et la Ville rose connaît un turn-over d’habitants important dû à l’étendue de son parc locatif et à la présence en nombre d’étudiants », observe l’adjoint au maire.
Et si la manœuvre peut paraître anodine, « elle peut biaiser certains scrutins où l’accès au second tour est conditionné aux nombres d’inscrits, comme c’est le cas pour les élections départementales ou législatives », précise Bernard Rault, délégué des commissions administratives chargées de la révision électorale.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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