C’est sur la commune de Beaumont-sur-Lèze que Michel Brousse cultive blé, tournesol et sorgho. Une exploitation céréalière fondée par son père, Alain, en 1970. Dans une situation économique tendue, il revient sur les difficultés rencontrées par le monde agricole aujourd’hui.
Par Myriam Balavoine
Après un Bac+5 en Agriculture obtenu à Bordeaux, Michel Brousse reprend la suite de son père à Beaumont-sur-Lèze. Son métier de cultivateur lui prend tout son temps, « 365 jours par an », mais il s’investit tout de même, depuis 8 ans, au sein de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) en Haute-Garonne. Il y est membre actif et trésorier. « Il faut être vigilant en permanence, surveiller et gérer les comptes, se tenir au courant des textes de loi, savoir informer les adhérents… » explique-t-il.
Cet engagement auprès de la fédération, son père l’avait déjà pris avant lui. « C’est en 1980 que je me suis mobilisé, lorsqu’une ligne de 400 000 volts a été installée dans le département. Je me suis alors intéressé à l’expropriation et suis devenu spécialiste de la défense du foncier », se souvient Alain Brousse. Ce combat syndical est toujours d’actualité, avec 1500 hectares d’exploitation par an perdus en Haute Garonne et 6000 hectares d’impact prévus quant à la construction de la ligne TGV Toulouse-Bordeaux.
« La production agricole est d’utilité publique »
Pour autant, cette lutte n’est pas sans résultat : le principe de « compensation agricole » est inscrit dans la loi d’avenir de l’agriculture, qui sera adoptée d’ici à la mi-octobre et devrait être généralisé d’ici à 2016. Pour Michel Brousse, « la situation est catastrophique. La production agricole est d’utilité publique, elle nourrit les français… Mais avec un prix de vente des matières premières en chute libre, une vision de nos recettes sur le long terme est impossible. »
Si le monde agricole va si mal, c’est selon l’exploitant, dû en grande partie aux mises aux normes imposées par Bruxelles. « Nous sommes assaillis par des charges administratives, des contrôles de plus en plus fréquents, et des mises aux normes européennes pour lesquelles nous ne recevons aucune subvention » précise Michel Brousse. Il juge cette situation « pénalisante et intolérable » et déplore l’inaction du gouvernement. De son côté la FDSEA continue de se mobiliser et prévoit un rassemblement massif à Bruxelles, à l’occasion du Conseil Européen, le lundi 7 septembre prochain.
L’action de Michel Brousse ne s’arrête pas là. Référent vols sur les villages de son canton, il agit en relais entre agriculteurs et forces de l’ordre concernant tous les problèmes de pillages subis sur les exploitations. « Ces pillages s’ajoutent à toutes les contraintes déjà insoutenables pour vivre de notre métier décemment » précise-t-il. Le monde agricole est en proie à de grandes difficultés, et si l’exploitant blague sur la possible révolte qui viendra secouer le secteur, il faut s’attendre à ce que celle-ci se concrétise…
La rédaction
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