Depuis un mois, les partiels des étudiants toulousains ont été reportés ou passés en visio. Le dispositif des examens en distanciel n’a pas fait l’unanimité. Tandis que certains professeurs et étudiants ont joué le jeu, d’autres n’ont pas adhéré. Ils estiment que, pour l’écrit, ce système n’était pas adapté. Certains dénoncent une injustice.
« Du 5 avril au 2 mai, l’ensemble des examens organisés par les établissements d’enseignement supérieur se tiendront à distance ou seront reportés », annonçait le ministère de l’Enseignement supérieur dans un communiqué du vendredi 2 avril.« Ce dispositif me semble injuste, car certains comme moi doivent travailler avec la 4G chez eux et le réseau passe souvent mal », explique Sofia, étudiante en deuxième année de licence en art à l’université Toulouse Jean-Jaurès. « Mon partiel d’histoire de la musique s’est très mal déroulé. La moitié des mots qui sortaient de ma bouche n’étaient pas entendus », poursuit, dépitée, la jeune étudiante. Elle n’est pas la seule dans ce cas.
Soufiane, étudiant en première année de licence d’histoire, s’est retrouvé avec un non rendu. « Le 27 avril, nous avons passé notre partiel d’histoire. À la fin de ce partiel, nous devions mettre notre papier dans le chat de la visio. Sans me rendre compte, je me suis retrouvé avec un non rendu car 1h avant mon réseaux avait planté et j’étais déconnecté », raconte, déçu, le jeune homme.
« Je trouve cela aberrant de devoir passer les partiels écrits en visio », s’agace Mathias Salles, vice-président étudiant de l’Université Toulouse 1 Capitole. Même si le système qui permet de lutter contre la pandémie, il n’a pas fait l’unanimité. « Un oral en distanciel ? Je trouve que c’est tout à fait possible. Mais à l’écrit, les étudiants seront tentés de tricher malgré la soi-disant surveillance à distance », termine Mathias Salles.
Chaque université est libre d’utiliser l’outil qu’elle juge le plus efficace pour passer les partiels en distanciel. Ensuite, les professeurs ont carte blanche pour instaurer la télésurveillance ou non. Par exemple, Severin Jean, professeur de droit privé à l’université Toulouse 1 Capitole, a choisi de faire confiance à ses étudiants.
Tout comme lui, certains professeurs sont attentifs aux différents problèmes que peuvent rencontrer les étudiants. « Quand j’annonce un partiel, je demande deux semaines avant à mes étudiants s’ils n’auront aucun mal à passer l’examen. Je leur demande si leur matériel est opérationnel et s’ils ont une bonne connexion chez eux », explique Séverin Jean. En cas de tentative de triche, des mesures sont mises en place. « Il arrive que des étudiants tentent de frauder en plagiant des dissertations qu’ils ont trouvé sur internet et d’autres qui se copient mot pour mot entre eux. Dans ces cas-là, soit ils sont conduits en conseil de discipline, soit ils récoltent un zéro », éclaire le professeur.
« Dans le cas où mes étudiants rencontrent un problème pour m’envoyer leurs partiels, ils doivent me le signaler. Avant de juger si l’étudiant ment ou pas, je demande au service informatique de l’université de voir sur le serveur si effectivement l’étudiant a eu du mal à se connecter. L’objectif n’est pas de descendre les étudiants, mais qu’ils puissent avoir des partiels qui leurs permettent d’évoluer dans le bon sens » conclut-il.
Abal’kassim Abaine
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