Le budget alloué au Centre national pour le développement du sport est en baisse, ce qui n’est pas sans conséquences pour le financement des clubs. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme et demandent une meilleure répartition des aides. Quelles solutions s’offrent aux clubs de Haute-Garonne ?
105 millions d’euros cette année, contre 132 millions d’euros en 2017. Le budget alloué par l’État au Centre national pour le développement du sport (CNDS) qui sert à financer les clubs sportifs accuse une baisse significative. Lors du congrès de l’Association nationale des élus en charge du sport, la ministre Laura Flessel a expliqué avoir voulu « recentrer l’action de l’agence en direction des publics qui pratiquent le moins : les habitants des quartiers carencés en équipements sportifs, les femmes et les personnes en situation de handicap ». Face à la grogne du milieu sportif amateur, elle a tout de même promis une rallonge de 5 millions d’euros pour les clubs en difficulté.
Sur le terrain, la baisse de ces subventions inquiète les 37 comités départementaux de la Haute-Garonne. Via les 3200 clubs qu’ils rassemblent, ce sont près de 337 000 licences qui sont délivrées chaque année. Or, le budget des clubs repose sur plusieurs recettes : les cotisations des adhérents, les subventions municipales et départementales (qui peuvent différer d’un club et d’un sport à l’autre), le soutien du CNDS et le sponsoring. Entre la baisse du nombre d’emplois aidés dont bénéficient les associations sportives et la réduction des subventions allouées par les collectivités quelque -25 % à Toulouse entre 2015 et 2020 – maints clubs se trouvent en difficulté financière. Dans un communiqué, Jean-Jacques Mirassou, le vice-président du Conseil départemental de la Haute-Garonne vient d’ailleurs de dénoncer « la dure réalité à laquelle est confronté le sport amateur dans notre pays ».
« Le problème, ce n’est pas seulement que la part du gâteau est réduite, c’est aussi qu’il est devenu de plus en plus complexe de demander l’aide du CNDS », explique Jean-Claude Couailles, le président du District de football 31. Rien que pour les clubs de football, en deux ans, le nombre de dossiers déposés pour cette aide est passé de 80 à 50. Autre problème dénoncé, les critères d’attribution, notamment l’objectif de création d’emploi, difficilement accessible pour les petits clubs. Dans ce contexte, il leur est compliqué d’accueillir de nouveaux licenciés. « Nous savons qu’il va y avoir un afflux d’inscriptions d’enfants après la Coupe du monde, mais les clubs ne pourront pas en prendre beaucoup plus », poursuit Jean-Claude Couailles.
Pour lui, la solution serait « de mettre l’argent au bon endroit en l’orientant surtout sur la formation des éducateurs ». De son côté, l’élu socialiste François Briançon a demandé au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, de renoncer à la baisse des subventions aux associations sportives dont « les jeunes ont besoin ». Autre proposition dans la Loire, où le député Régis Juanico a réclamé qu’une partie de la prime de victoire de la Coupe du monde, 32,5 millions d’euros qui ont été empochés par la Fédération française de football, soit utilisée pour financer les clubs amateurs.
Maylis Jean-Preau
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