Dans le cadre d’une expérimentation de nouvelles trajectoires au décollage de Toulouse, plusieurs communes jusque-là épargnées subissent désormais des nuisances ariennes. À Pibrac, le maire Bruno Costes réclame l’arrêt immédiat du survol de sa ville.
Depuis plusieurs mois, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) teste des modifications de trajectoires des avions au départ de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Deux expérimentations sont menées pour les décollages Nord et Sud avec pour objectif de réduire les nuisances sonores et de limiter la pollution atmosphérique dans plusieurs communes de l’agglomération (Aussonne, Cornebarrieu, Mondonville, Merville…).
Étudiées pour faire passer les avions au-dessus de zones moins résidentielles, ces nouvelles trajectoires n’ont pas à tarder à faire réagir. Dans plusieurs villes, jusqu’alors épargnées, les habitants ont en effet constaté avec surprise un ciel désormais bien encombré. C’est le cas à Daux, par exemple, où un collectif s’est déjà mobilisé sur le sujet, mais aussi à Pibrac, dont le maire s’oppose fermement au survol de sa commune. « Sans qu’il y ait eu de concertation préalable et par le biais d’une décision unilatérale, les Pibracais se sont retrouvés du jour au lendemain avec des avions au-dessus de leur tête, surtout le matin, à l’heure des navettes. Ce n’est pas normal », déplore Bruno Costes.
Le 6 novembre, ce dernier a fait adopter en conseil municipal une motion demandant à l’État l’arrêt immédiat de l’expérimentation en cours ainsi que l’engagement d’une véritable concertation. « Dans les communes impactées depuis longtemps, il existe des systèmes de compensation, notamment en termes de foncier. Les gens qui ont choisi de s’installer à Pibrac pour sa tranquillité en connaissance de cause ne peuvent pas être lésés de la sorte, d’un coup de baguette magique », poursuit le maire. Alors, comment faire en sorte que les modifications de trajectoire ne provoquent pas de transferts de nuisances sur des populations prises au dépourvu ? Bruno Costes affirme que d’autres solutions sont envisageables. « Mais pour cela, il faut que la Direction générale de l’aviation civile mette tout le monde autour de la table. »
En attendant, le maire assure qu’il emploiera tous les moyens nécessaires pour arrêter le survol de sa ville et brandit la menace d’un éventuel recours en justice.
Commentaires
Ronet le 10/10/2024 à 14:03
Amusant quand on sait que M. Costes est un cadre supérieur d'Airbus !
D'accord pour profiter des avantages d'Airbus mais pas pour en subir les nuisances. Que les avions passent ailleurs !