Afin de mieux évaluer les politiques publiques et de cerner plus précisément les attentes des citoyens, la Région Occitanie a mené, en partenariat avec l’Insee, une étude sur le bien-être de ses habitants. Les résultats ont été présentés ce jeudi 21 février en même temps que le lancement d’une consultation citoyenne sur la question.
L’idée émane notamment d’un rapport du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, qui préconisait en 2009 de mesurer le bien-être pour évaluer la richesse d’un territoire. Une volonté de s’appuyer sur une série d’indicateurs inscrite dans le règlement intérieur de l’assemblée de Région. « Lorsque l’on parle de croissance, on se limite seulement au PIB, qui ne prend pas en compte les conséquences environnementales par exemple », explique Gérard Onesta, président du bureau de l’assemblée régionale, qui a présenté l’étude.
Intitulée ‘’Regards statistiques sur les dimensions du bien-être en Occitanie’’, cette enquête a été établie autour de 73 territoires spécifiques concentrant l’essentiel des activités de ses habitants. 92 indicateurs ont été pris en compte et regroupés dans cinq catégories : matérielle et financière, professionnelle, sanitaire, sociale et sociétale, et, enfin, environnementale. En matière de revenu disponible médian, la région occupe le 11e rang national. Et avec 77 % des personnes de 25 à 54 ans dans l’emploi, elle est en dessous de la moyenne française.
Six types de territoires ont été identifiés en Occitanie. En premier lieu, les deux bassins métropolitains. Outre un bon accès aux services, aux soins et à l’emploi, le niveau de vie médian (21 725 euros annuels) y est bien supérieur à la moyenne régionale (19 672 euros). « C’est aussi là qu’on observe les plus fortes inégalités avec un rapport d’un à quatre entre les plus favorisés et les plus pauvres », remarque Gérard Onesta. En périphérie de Toulouse, les conditions de vie sont agréables mais il reste encore des problématiques de mobilité, avec 4 actifs sur 10 à plus de 30 minutes de leur lieu de travail. Sur le pourtour méditerranéen et autour de villes comme Carcassonne ou Montauban, l’offre de services et de soins est jugée suffisante.
Cependant, le niveau de vie y est inférieur à la moyenne (18 630 euros) et le chômage de longue durée important. L’Insee a ensuite déterminé une ‘’diagonale du vide’’ des Cévennes aux Corbières, où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. Autour des villes moyennes comme Albi ou Cahors et dans les bassins touristiques de montagne, les conditions de vie, tant au niveau économique, sanitaire que social, se situent dans la moyenne régionale. Enfin, dans les territoires ruraux et montagneux, une personne sur quatre est éloignée des services de proximité et la problématique est encore plus forte en matière de soins, avec un habitant sur six à plus de vingt minutes d’un des principaux services.
Cette étude, qui sera réalisée chaque année, doit permettre aux décideurs de mieux comprendre le territoire mais aussi aux citoyens d’évaluer les politiques publiques et de faire remonter leurs attentes. Cependant, le bien-être ne se résume pas à des indicateurs chiffrés et la Région a voulu ajouter une étude qualitative à l’étude quantitative menée avec l’Insee. Une consultation citoyenne a ainsi été lancée sur la plateforme en ligne laregioncitoyenne.fr, qui sera complétée par un sondage téléphonique auprès d’un panel représentatif d’habitants.
Paul Périé
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