RELOGEMENT. Depuis novembre 2015, 400 personnes occupent des locaux illégalement dans le quartier des Arènes. Les pouvoirs publics et les associations travaillent de concert afin de trouver une solution pour chacun.
Eau courante coupée, ordures qui s’entassent dans les recoins, sécurité inexistante, moisissures et odeurs nauséabondes ambiantes. Environ 320 ressortissants non européens vivent dans les conditions précaires de ce qu’il convient d’appeler désormais ” le squat des Arènes “. Regroupées dans sept bâtiments des anciens locaux de Cegelec, des familles se sont installées, il y a un an et demi, attendant une solution d’hébergement. La situation semble se débloquer progressivement.
Mais la tâche est compliquée car une multitude de nationalités sont représentées. Chinois, Algériens, Russes, Roumains, ou encore Bulgares s’y côtoient au quotidien, mais tous n’auront pas accès à la même prise en charge. Tout dépend de la situation administrative de chacun. Pour résumer, en matière d’hébergement, les femmes seules accompagnées d’enfants de moins de trois ans et les mineurs isolés relèvent de la compétence du Département. Les ressortissants roumains et bulgares seront, eux pris en charge par la Mairie, sur demande de la Préfecture. Quant aux demandeurs d’asile, c’est l’État qui en est responsable.
Pour trouver une solution, les acteurs locaux tentent de se coordonner. Un travail de recensement, en partenariat entre l’Agence régionale de santé, le Conseil départemental, la Préfecture et les associations, a été mené fin janvier.
Depuis, une cinquantaine de personnes ont été relogées par la Mairie de Toulouse. Les familles bulgares, qui représentent le tiers de la population du “squat des Arènes”, devraient se voir proposer une solution d’hébergement d’abord en hôtel, puis dans les locaux qu’elle a mobilisés. « Ce sont des bâtiments inutilisés, voués à disparaître comme par exemple à Matabiau suite aux travaux pour la LGV », précise Thomas Coudrette , représentant du Collectif d’entraide et d’innovation sociale (Cedis 31). Mais le Capitole nuance: « Il ne s’agit que d’une alternative précaire car nous parlons d’hébergements temporaires d’urgenceet non de logements sociaux. »
Elle devrait également débloquer la situation d’une centaine de personnes aux Arènes. « Daniel Rougé (adjoint au maire, chargé des politiques de solidarité et des affaires sociales, ndlr) nous a même assuré qu’il avait pour objectif d’héberger 300 Roumains et Bulgares de plus, issus des Arènes et de Ginestous, d’ici la fin de l’été prochain », révèle Thomas Couderette, reconnaissant l’implication de la Ville. Information immédiatement nuancée par la municipalité : « Ce n’est ni vrai ni faux, nous ne savons pas encore puisque nous réagissons sur demande de la Préfecture. En revanche, ce qui est sûr, c’est que tous les campements seront démantelés avant la fin du mandat.»
De son côté, la Préfecture indique qu’elle a déjà « ‘’solutionné’’ à Toulouse la situation de 87 squats et deux campements. L’objectif est donc bien évidemment de régler la question de celui des Arènes au plus vite. » Mais resteront d’autres habitats de fortune comme le souligne Thomas Couderette, « encore 900 personnes vivent dans des squats à Toulouse et 800 dans des campements. »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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