Depuis 10 ans, Vincent Ladade est psychologue à Transition, un foyer qui accueille des adolescents placés par le Conseil départemental (ex-ADASS), leurs parents ne pouvant plus assurer leur protection. Son expérience et sa passion pour le dessin l’ont amené à ériger un projet d’insertion par l’art : le Module 26.
Genèse. À mi-temps au foyer Transition de l’association Erasme, et dans un centre de soin pour personnes dépendantes, ce psychologue a pris conscience que l’insertion des jeunes et des publics ‘’addicts’’ passait par l’épanouissement. Amoureux du dessin, il a alors l’idée d’un programme permettant à ses patients de s’exprimer à travers l’art.
Artiste. Vincent Ladade, dessine des visages et des corps humains pour que le spectateur y reconnaisse une partie de lui tout en trouvant une partie d’humanité. « Je fais en sorte que le corps soit à la fois particulier et universel », précise-t-il. Pour son projet Module 26, les adolescents ont accès à toute sorte d’art, de la photographie, à la sculpture, en passant par la danse.
Rencontre. Le principe est simple : « Nous rencontrons des artistes via l’espace d’art contemporain Lieu-Commun – l’année prochaine via l’espace Croix-Baragnon – et nous les prenons en résidence quatre mois dans les locaux de Transition. Ainsi, nous les mettons en contact et en immersion parmi nos jeunes. Les artistes s’inspirent de ces derniers pour leur travail et les adolescents peuvent découvrir un art et pourquoi pas, une passion. »
Création. Les résidents du foyer intéressés font alors partie intégrante du projet de l’artiste. En ce moment, ce sont deux artistes du collectif IPN, Stéphane Castet (travaille le langage et les mots pour créer des objets) et Jean-Baptiste Moreira-Bessa (axé sur les sons et les bruits) qui se sont insérés dans le quotidien du foyer. Un arbre à curiosités sera réalisé pour exposer les travaux, œuvre sur laquelle auront participé les artistes et les jeunes.
Concrétisation. Le vernissage de cette exposition aura lieu le 15 janvier dans les locaux de l’IPN. Les résidents ayant participé au projet y assureront la tenue de stands, la billetterie à l’entrée et pourront rencontrer le public pour discuter de leur expérience. Une manière pour eux d’échanger sans enjeux éducatifs comme ils ont l’habitude de le faire avec leurs éducateurs.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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