Beaucoup de bruit pour seulement dix petits kilomètres-heure. Vivement contestée, la décision d’abaisser la limitation de vitesse sur les routes secondaires, entrée en vigueur ce 1er juillet, pourrait pourtant faire avancer la sécurité routière. Comme ce fût le cas à chaque diminution depuis les années 1960. Un coup d’oeil salutaire dans le rétro, avant d’attacher sa ceinture pour tailler la route en toute sécurité. Pleins phares sur les anges gardiens de la bonne conduite.
Pour évaluer le chemin parcouru en termes de sécurité routière, il faut imaginer qu’avant 1949, date de création de l’association Prévention Routière, « rien n’était interdit au volant », résume Bernard Ladeveze, directeur du comité départemental de Prévention Routière. Dans les années qui suivent, plusieurs mesures commencent à dessiner un cadre, avec notamment les premières limitations de vitesse. Mais ce n’est qu’en 1972 que la lutte s’organise vraiment.
Cette année-là, 18 034 personnes sont tuées sur les routes, la plus forte mortalité jamais atteinte en France. Dans la foulée, le premier Comité interministériel de la sécurité routière voit le jour. Depuis, la courbe de l’évolution du nombre de décès sur la route, marquée par des étapes décisives comme l’obligation du port de la ceinture de sécurité ou la mise en place de seuils de taux d’alcoolémie, est un modèle du genre. Traduisant une diminution progressive et quasi ininterrompue jusqu’à ce jour.
En 2017, ce sont 3 684 personnes qui ont succombé à un accident. Une tendance d’autant plus significative qu’entre temps, le trafic a, lui, été multiplié par plus de 2,5. Mais en termes de sécurité routière, le temps n’est jamais à la satisfaction. « Si l’on regarde les chiffres dans le détail, on note une stagnation depuis 2014. On peut toujours améliorer les choses », assure Bernard Ladeveze. Dans le bilan 2017 de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), plusieurs indicateurs confirment ainsi la nécessité de poursuivre les efforts.
Par exemple, si la mortalité continue de diminuer légèrement, le nombre d’accidents a, lui, augmenté de 2,8 % par rapport à 2016. De même, parmi les victimes, le nombre de cyclistes (+6,8%) et de motards (+9,1%) est également en hausse. « Il existe une typologie classique des accidents : quand il fait beau, sur un axe secondaire que l’on connaît par cœur. Le cerveau n’est alors pas en état d’alerte. C’est là que surviennent un élément imprévu ou une prise de risque », détaille le directeur de la Prévention Routière en Haute-Garonne.
Ces fameuses routes visées par le passage de la limitation de vitesse à 80 kilomètres-heure entrée en vigueur ce 1er juillet. Une mesure dont Bernard Ladevèze peine à comprendre qu’elle ait pu susciter la polémique : « Dans l’histoire de la sécurité routière, chaque limitation de vitesse a été suivie d’effets immédiats observables en chiffres. De plus, sur ces routes, les statistiques montrent que les conducteurs roulent déjà en moyenne à 82 kilomètres-heure. Cela ne va donc pas bouleverser les habitudes. Mais il n’est pas facile de sensibiliser à la sécurité routière des personnes qui n’ont jamais vécu de drame. »
La prévention semble en tout cas porter ses fruits auprès des jeunes générations. La tranche des 18-24 ans est celle qui a enregistré la plus forte baisse depuis 2016 en matière de mortalité routière. « Les jeunes se prennent en main, ils organisent leurs soirées pour rentrer en sécurité, c’est encourageant », lance Bernard Ladeveze.
Source : Observatoire national interministériel de la sécurité routière
Commentaires
Gérard Couvert le 07/10/2024 à 18:28
Propagande et mensonges, voilà la teneur de ce pitoyable article.
Arguments:
1/ Là où il y a le moins de morts (et d'accidents) c'est sur les autoroutes, pourtant c'est là qu'on roule le plus vite avec des voitures emportant plus de passages en moyenne ! Mais ce n'est pas tout la diminution de nombre de morts est continue alors que la vitesse autorisée ne diminue pas ; il n'y a donc aucune corrélation entre les deux.
2/ toutes les diminutions de vitesses ont été associées à d'autres mesures il est donc impossible de dire ce qui est la cause de la diminution du nombre de morts.
3/ la diminution de nombre de morts ne suit pas celle du nombre d'accidents, c'est donc la sécurité des véhicules et des infrastructures qui économise des vies.
4/ c'est en ville et en zones périphériques urbaines qu'il y a le pus de morts, donc hors du champ des 80kmh.
Pour plus de détails, des chiffres et des liens voir : https://lesouverainiste.wordpress.com/2017/12/17/251/
y. le 07/10/2024 à 10:17
Le taré que j'ai croisé hier, qui roule à 150km/h en mordant très largement sur la voie opposée dans un virage sans aucune visibilité se fout manifestement pas mal de l'abaissement de la limite de vitesse autorisé (j'en croise chaque jour, ce n'est pas toujours le même).
La solution dans ce cas de figure est d'aborder ce virage avec le pied sur le frein pour pouvoir piler au plus vite: dans cette situation l'abaissement de la vitesse autorisée a très exactement l'effet inverse de celui recherché en diminuant la nécessaire vigilance.
Par contre pour encaisser les taxes c'est excellent!!