Michaël Debes, président de la Fédération des taxis indépendants de Toulouse – FTI
« Contrairement aux idées reçues, les Taxis ne sont pas anti VTC, ils demandent juste que cette concurrence ne soit pas déloyale.
Faisons un peu d’histoire. Avant 2008 les VTC existaient déjà sous l’appellation “Grande Remise”. Il s’agissait d’une profession très réglementée qui rentrait en complémentarité du service proposé par les Taxis. En 2008, on a voulu ouvrir cette profession ce qui s’est traduit par une dérèglementation de cette activité et la création des VTC. Cette mutation s’est faite sans la création du cadre réglementaire nécessaire à cette nouvelle activité, ce qui a inévitablement conduit aux dérives que nous avons connues.
Cette déréglementation ne nuit pas qu’aux taxis, puisqu’elle touche également les ex “Grandes Remises” qui se sont retrouvées concurrencées par des personnes ayant exactement le même statut mais avec des contraintes bien moindres.
Nous demandons juste que le VTC soit professionnalisé et soit soumis à une règlementation stricte comme le sont les taxis. Notre combat commun est désormais contre UBERpop qui organise du travail dissimulé et agit en dehors de tout cadre légal en toute impunité. »
Alexandra Pastor, secrétaire générale nationale de la Fédération française EVTC – VTC et Grande Remise, Toulouse/Midi Pyrénées
« D’abord, je souhaite nuancer mes propos car je suis pour les VTC qui proposent un service de qualité correspondant à l’ex Grande Remise, et qui respecte le marché du taxi. Le nôtre est celui de la réservation préalable pour lequel nous rendons un service différent de celui des taxis ; un VTC n’a rien à faire devant un aéroport pour attendre un client. De plus, les VTC transportant souvent des hautes personnalités, ils proposent un service de qualité supérieure à savoir la discrétion, l’ouverture des portières, un véhicule haut de gamme… Nous souhaitons donc rendre hermétique le marché du VTC et celui des taxis !
En revanche, je m’inscris contre le service UberPop qui concerne le transport des personnes exécuté par des particuliers, non-professionnels. Je suis également contre les VTC qui pratiquent des tarifs low-cost ou qui exercent hors règlementation. Depuis le 1er janvier 2014, nous avons pour obligation de suivre des formations de 250 heures, or ceux ayant obtenus une carte professionnelle avant cette date l’ont obtenu avec seulement un BAC. Entre 2009 (Rapport Attali) et 2014, la Préfecture a distribué ces sésames à grand nombre de chauffeur justifiant tout juste d’un an d’expérience dans le transport. Ils doivent donc suivre une formation continue mais…
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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