Les demandes de logements sociaux en Occitanie sont en hausse constante, tandis que leurs constructions déclinent. Un déséquilibre auquel les bailleurs sociaux tentent de remédier par des projets innovants qu’ils souhaitent mettre au cœur des prochaines municipales.
145 137. C’est le nombre de demandes de HLM en attente au 31 décembre 2018. Avec un parc locatif de près de 284 000 logements, les bailleurs sociaux ne parviennent pas à satisfaire les besoins. En outre, la production est en baisse depuis 2016. Mais c’est en 2018 que le coup de frein est le plus marqué. « Nous avons été percutés de plein fouet par la loi de finances, confirmant la diminution de l’Aide personnalisée au logement (APL). Pour la compenser, les bailleurs sociaux ont minoré les loyers et perdu 5 à 8 % de leur chiffre d’affaires. Difficile alors d’assurer une construction soutenue », précise Jean-Michel Fabre, président de l’Union sociale pour l’habitat (USH) en Occitanie.
Une situation d’autant plus préoccupante, que les demandes ne cessent d’affluer (+5 000 en une année). Selon l’USH, ce phénomène s’explique d’abord par la paupérisation de la population, essentiellement en Haute-Garonne, où « les nouveaux arrivants ne sont pas constitués que d’ingénieurs d’Airbus… », lance ironiquement Jean-Michel Fabre. Mais aussi, par le profil des prétendants : « De plus en plus de seniors qui souhaitent un maintien à domicile, de jeunes travailleurs dont le budget logement est réduit, et de familles monoparentales. » Ainsi, de nombreuses demandes se concentrent sur des trois-pièces ou de petites surfaces or, « nous manquons de T1, T1 bis et de T3, et ne pouvons garantir de futures livraisons », constate les bailleurs sociaux par la voix de l’USH.
Ces derniers interpellent aujourd’hui les candidats aux élections municipales. « À l’occasion de ce scrutin, les aspirants au Capitole doivent savoir que, quel que soit leur projet, ils auront besoin des bailleurs sociaux, car ils sont un outil des politiques publiques pour favoriser l’inclusion et lutter contre l’exclusion », lance Jean-Michel Fabre. Et en la matière, l’USH tient à valoriser le savoir-faire de ses membres.
« Apporter aux pouvoirs publics nos compétences en matière d’innovation sociale »
Par exemple, le Toit familial de Gascogne a initié une opération de résidence intergénérationnelle à Lagraulet du Gers, visant à intégrer dans le village les seniors vivant dans les 14 habitations du lotissement Les Vigneronnes. De même, le Foyer Vivre Ensemble de Lavernose-Lacasse livré par Altéal, dispose de 40 logements dédiés aux personnes porteuses de pathologies motrices qui nécessitent des équipements domotiques et des aménagements particuliers. Ou encore la Résidence jeunes de Labège qui sera finalisée en 2020. Altéal y bâtit 100 appartements destinés aux étudiants et aux jeunes travailleurs.
Ainsi, les offices HLM souhaitent se positionner en véritables aménageurs du territoire. « Nous pouvons apporter aux pouvoirs publics nos compétences en matière d’innovation sociale. Et j’invite tous les candidats à venir piocher dans nos projets, à se saisir de notre savoir-faire et à travailler avec les bailleurs sociaux pour construire les villes de demain », invective Jean-Michel Fabre. Car selon lui, le logement sera un enjeu majeur des prochaines municipales : « C’est la première dépense des ménages. Nul doute que les électeurs y seront sensibles. »
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