Du 11 au 14 juin, Toulouse accueille pour la première fois la réunion du Comité d’experts du Conseil de l’Europe sur les questions relatives aux Roms et aux gens du voyage. À l’ordre du jour, notamment, l’intégration de l’histoire de ces populations dans les programmes scolaires afin de lutter contre les discriminations à leur égard.
Depuis le 11 juin, Toulouse accueille la 17e réunion du Comité d’experts du Conseil de l’Europe sur les questions relatives aux Roms et aux gens du voyage (Cahrom). Dans le cadre de la présidence française du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, ces quatre journées de réflexion, organisées à la salle Osète, ont notamment pour but d’élaborer un projet de recommandation sur l’intégration de l’histoire des Roms et/ou des gens du voyage dans les programmes scolaires et les matériels pédagogiques.
« En Europe, la présence de longue date et la culture des Roms et des gens du voyage sont méconnues. L’introduire dans les systèmes d’éducation permettra de la sortir de la marginalisation et de faciliter l’inclusion des ces populations », explique Tatjana Andelic, la présidente monténégrine du Cahrom.
Les participants venus de toute l’Europe ont ainsi pu faire le point sur les différentes actions menées dans les pays de l’Union autour de cette thématique. Le travail de collecte d’archives orales et d’écrits des personnes internées, de 1940 à 1946, en tant que nomades en France effectué par Ilsen About, chercheur à l’École de hautes études en sciences sociales (EHESS), en est un exemple.
À Toulouse, le comité d’experts planche sur la quatrième version du projet de recommandation qui devra ensuite être adopté par le Comité des ministres. Depuis plusieurs années, le Conseil de l’Europe travaille avec les gouvernements ainsi que des acteurs de la société civile afin de développer des lois, des politiques et des programmes pour promouvoir la lutte contre les préjugés, la discrimination et les crimes à l’égard des communautés roms et des gens du voyage.
« Il ne s’agit pas seulement de culture du souvenir, mais de compréhension mutuelle. Comme le montrent des exemples récents d’agressions motivées par des rumeurs infondées, l’anti-tsiganisme est un racisme qui perdure. L’enseignement de l’Histoire doit participer à un sentiment commun d’appartenance à l’Europe », assure Jeroen Schokkenbroek, directeur de l’antidiscrimination au Conseil de l’Europe.
Cette réunion toulousaine était également l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre du Plan d’action thématique du Conseil de l’Europe sur l’intégration des Roms et des gens du voyage, document stratégique qui détermine les différents axes de travail. À ce titre, Sylvain Mathieu, délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) et Daniel Rougé, adjoint au maire de Toulouse en charge des affaires sociales et de la solidarité, étaient invités à présenter les initiatives menées en France, aux niveaux national et local.
Le premier a ainsi exposé l’objectif gouvernemental de résorption complète des bidonvilles dans le cadre plus global de lutte contre la pauvreté tandis que Daniel Rougé a fait part de l’expérience toulousaine en la matière. Depuis plusieurs années, la ville a en effet mis en place un dispositif d’inclusion sociale basé sur le relogement, l’emploi, la santé et la scolarisation des enfants. Un exemple de coopération entre l’État et les collectivités salué par les experts du Carhom.
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