Le maire de Toulouse a adressé une lettre ouverte aux associations porteuses d’un projet de ferme urbaine dans le quartier des Pradettes. Jean-Luc Moudenc estime qu’il ne peut pas être réalisé en l’état.
Jean-Luc Moudenc adresse une lettre ouverte assez sèche en réponse à celle du collectif Alternatiba et des associations du quartier des Pradettes. Ceux-ci portent un projet de création d’une ferme urbaine et de jardins partagés sur une friche de deux hectares appartenant à la Mairie de Toulouse. Or, cette dernière compte y construire 300 nouveaux logements. Jean-Luc Moudenc se plaint d’abord d’un manque d’information : « Un projet, c’est quelque chose de construit, avec un maître d’ouvrage qui réalise un budget qui finance et, ensuite, un modèle d’exploitation pour fonctionner. Or, rien de tout cela n’existe pour ce qui, selon moi, n’est qu’une idée (…) Nous devons agir sérieusement et non à la légère ». L’édile, lui, a calculé une perte financière de près 3,8 millions d’euros de recettes, si le projet de ferme urbaine venait à remplacer celui de la municipalité : « Avez-vous trouvé ces 3,8 millions d’euros ? Préférez-vous renoncer aux équipements publics et aménagements prévus (…) ? » lance-t-il, sans détour. Tantôt, il entrouvre une porte : « Ce sujet est traité avec la plus grande attention par les élus et les services concernés ». Tantôt il la claque, évoquant les contraintes financières liées à la crise sanitaire : « Dans de telles conditions, il est exclu que la Mairie ou la Métropole finance un tel projet. Le Collectif des Pradettes le sait parfaitement, depuis des mois. Veut-il l’entendre ? »
Une douche froide pour ce dernier, dont les membres se sont réunis hier soir. « Quelle vision de la coconstruction la Mairie porte-t-elle ? » demande à son tour Malik Beldjoudi, le vice-président. « Cette idée de ferme urbaine est née d’un concours baptisé « Toulouse je participe », justement organisé par la mairie l’an dernier. Et nous lui avons demandé de nous laisser au moins 24 mois pour élaborer un projet concret », indique-t-il. Le responsable associatif défend encore sa cause : « Nous avons consulté les habitants, qui plébiscitent cette initiative. Elle répond à tous les enjeux sociaux, environnementaux et sanitaires de notre territoire ». Malik Beldjoudi rappelle que les Pradettes, classées Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), connaît une forte densification depuis 5 ans, avec la construction de plus d’un millier de logements. « Des ilots de chaleur qui auront bien besoin d’un îlot de fraicheur », insiste-t-il. Le collectif Alternatiba, qui soutient la démarche, estime, quant à lui, que « la réponse donnée par JL Moudenc n’est pas un encouragement pour les habitants de Toulouse à faire émerger des idées d’alternatives vers la transition écologique ». Tous attendent une prochaine réunion à la Mairie, fixée le 8 novembre. Elle pourrait être décisive.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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Commentaires
Herve JACQUOT le 16/01/2025 à 10:39
Ciel il va perdre 3.8 M€ avec ce projet! :-)
Il oublie qu'il piqué 160 M€ aux Toulousains et aux associations depuis 6 ans
- 153 M€ avec l'augmentation de 15 % des impôts locaux (qui lui a rapporté 275 M€ pour compenser une baisse de dotation de l'Etat de ... 122 M€
- 7 M€ en baissant de 25% les subventions aux associations qui pallient les carences des collectivités locales et de l'Etat en terme de Services Publics : culture, sport, aide aux précaires, ...
(Source Bilan budgétaire du Conseil Municipale)
Que devient tout cet argent, alors que les Services Publics continuent de disparaître?
MODENC, un bon gestionnaire ?